Blog d'un couple passionné d'ultra trail, de triathlon, raid multi-sports. Il n'est pas Kilian Jornet, elle n'est pas une élite non plus, mais ils vivent de belles aventures sportives en famille.
Préférez-vous courir sur le bitume ou sur les chemins ?
L’élite
Ce que j’aime dans le trail c’est que l’on a l’impression d’être un “champion” même si on est pas dans l'élite.
Ha les élites, il en faut mais bon c’est une minorité, on ne peut pas vraiment s'identifier, même dans leur récit de course. Je préfère perso lire un récit d’un anonyme en fin de peloton qui joue avec les barrières horaires.
Cela me ressemble d’avantage car je suis régulièrement en retard lol, tel le petit lapin dans Alice aux Pays des Merveilles, à pimenter ma vie en jouant avec le temps qui passe. Bref je suis dans une course permanente mdr.
Mais l’élite est là pour nous faire rêver et nous pousser à aller toujours plus vite, plus loin.
Même s’il faut être réaliste, pour faire moins de 40mn sur un 10km pour une fille, même un mec, faut quand même avoir une très bonne base innée. Même si l'entraînement et la nutrition aide, on a pas tous la même aptitude.
Performance ou plaisir
Certes pour le trail il faut être physiquement en bonne condition, mais c’est surtout le moral qui fait le champion, le finisher.
Vous l’aurez compris, même si je m'améliore toujours, je sais très bien que même avec toute la meilleure volonté et entraînement du monde, je n’arriverai pas à moins de 40mn au 10km. En même temps ça ne me dit rien, je n’ai fait qu’un 10 à fond il y a 2 ans et je me suis plus ennuyée que sur un trail de 60 bornes ! Enfin, se serait peut-être différent si en effet j'étais dans l'élite mdr.
D’ailleurs ça m'énerve quand on me pose cette question : “tu fais combien au 10 ?”
A croire que l’on ne juge un coureur que sur cette épreuve !
Quand je vois certains parler de leur sortie ou entraînement en parlant de km/h, je ne me retrouve pas. Tout n’est pas que temps et vitesse !
Même pour le trail, je ne suis pas une acharnée du kilomètres, j’en fais moins de 200 par mois et j’arrive à terminer et me faire plaisir sur un 60km. Il faut dire qu'avec le travail, la famille ce n'est pas toujours évident, surtout quand on est une femme et que l'on ne peut pas courir où et quand on veut. Et puis je suis tellement bien chez moi que parfois c'est dur !
Je ne doute pas que cela demande beaucoup de sacrifices pour les élites, et qu’ils en tirent eux aussi beaucoup de plaisir quand ils arrivent à atteindre leur objectif. D’ailleurs personnellement j’aime trop le chocolat, la bonne bouffe, l’apéro mdr. Les protéines, les oeufs et le blanc de poulet tous les jours très peu pour moi. Pour moi courir rime plus avec partage et plaisir que sacrifice.
Mais on est bien d’accord c’est mon point de vue personnel, heureusement que nous n’aimons pas tous les même choses (sinon y aurait trop de monde sur les sentiers mdr).
L’inconnu
Dans le trail on ne sait jamais quel temps on va mettre, cela dépend du terrain, du dénivelé, des conditions météo. Il y a toujours une part d'imprévu. Le but c’est déjà de le finir, profiter du moment, et pour ça il ne faut pas aller trop vite lol. Comment voulez vous admirer le paysage et prendre des photos de ces instants inoubliables ?
Et puis cette sensation d’être un winner même si on est en queue de peloton lors d’un trail, les gens qui vous félicitent d’avoir franchi la ligne d’arrivée…
D’ailleurs quoi de plus émouvant quand on voit à l’UTMB l’arrivée du dernier finisher, acclamé et félicité comme le premier. Je n’ai jamais vu cela sur une course route.
La dernière fois mon collègue a fait son premier semi à Fleurbaix, quand il est arrivé (le dernier) tout avait été remballé ! (c'est déjà arrivé aussi sur certains trail). Pourtant il a payé sa course comme tout le monde.
Criez les bras levés en terminant un 5km en 30mn et on vous prendra pour un fou lol.
Quand aujourd’hui je dis que j’ai fait un 65km on me regarde comme une extra terrestre, alors que je suis restée la même coureuse route qui fait 50’ au 10km lol.
Et puis ce que j’aime surtout c’est la découverte de paysage, le côté nature.
Rien de plus beau quand après des minutes de souffrance dans une montée interminable on arrive au point culminant et on découvre la vue.
Le trail c’est aussi le partage, on a le temps de discuter, de se trouver un compagnon de route ou de galère lol.
Trouver ses limites
Depuis que mon homme a eu la folie de faire son 88km et récemment un 105km, je me dis que tout est possible, s’il l’a fait je peux le faire !
Merci mon chou, je n’aurai jamais cru ou même eu l'idée de parcourir tous ces kilomètres sans toi. J’ai toujours dit que dans la vie il faut choisir des personnes qui nous poussent vers le haut. Je ne regrette pas mon choix.
Le bonheur c’est vivre l’instant présent, partager des instants avec ceux qu’on aime, être en communion avec la nature, soi-même. J’ai trouvé tout ça dans mes choix de vie et dans le sport.
J'espère aussi partager ces moments forts avec mes filles un jour.
Bref j’ai la chance d’être accompagnée et d’être poussée dans mes défis sportifs et dans la vie.
Mais pas en mode glue hein ! Quand on va sur une course chacun gère sa course à sa façon, son allure, mais on sait que l’autre est là avec nous mentalement. Car le trail c’est avant tout un défi sur soi-même !
Un plouf et c’est la fraîcheur qui vous saisit…
Bref vous l’aurez compris je me suis engagée dans un nouveau défi sportif, la natation.
Le look du nageur
Un bonnet compressif : attention aux oreilles et au front s'il est trop fin ou trop serrant
Des lunettes : l'effet ventouse, les douleurs et les poches sous les yeux, les fuites… bref tout un programme si comme moi vous n'arrivez pas à trouver votre modèle idéal.
Un maillot qui ne vous cache aucun défaut : exit le relâchement dépilation l'hiver
Les accessoires de natation
Un pull boy (et oui maintenant ce mot fait parti de mon vocabulaire) : vous savez le truc que vous mettez entre vos fesses ou vos chevilles et qui finit toujours par remonter si vous avez un moment de relâchement.
Des plaquettes : où comment se transformer en maman pingouin, et ne plus pouvoir se raccrocher au bord.
Des palmes : ça j'adore, j'ai l'impression d'avoir un moteur
Les tocs des nageurs
Compter ses mouvements de bras
Compter ses temps de respiration : nager en 2,3,4… temps
Regarder le chronomètre : il y en a un mural dans chaque piscine
Mon premier 400m
Dire qu’il y a quelques mois j’arrivais à peine à nager 25m en crawl, j’étais essoufflée et au bout de ma vie mdr.
Après quelques séances et 3 mois en club de triathlon il était temps de voir mon niveau de débutante. Maintenant j’arrive quand même à faire des séances d'entraînement de 2 km (enfin avec plusieurs arrêts, on est bien d’accord).
De plus, pour m’inscrire sur mon prochain cross triathlon S il me fallait un temps approximatif de 400m pour finaliser ma fiche. C’est donc avec plein d’entrain que j’allais faire mon premier chrono.
Je voulais faire moins de 12’, me rapprocher des 10’
Après un entraînement d’1km j’avais un peu peur d’être trop fatiguée quand même. Mon coach m’avait chronométré sur un 50m, j’arrivais à 1’03. Bon je savais très bien que je ne pourrais pas tenir ce temps sur 400m.
Ayant des problèmes de lunettes (ça fait 3 fois que je change et je n’ai toujours pas trouvé mon bonheur) j’ai préféré partir sans plongeon, en condition triathlon. Et puis ça me laissera une marge de progression pour la prochaine fois.
Je pars sur une bonne cadence mais au bout de 150m je demande déjà combien il me reste d’aller-retour (je perds souvent le fil et c'est un bassin de 25m). Quand il me dit que j’ai fait la moitié je suis déjà au bout de ma vie, hyper essoufflée (faut pas demander si je ne courais pas), mais je tiens.
Par contre je prends un peu plus de temps dans les virages pour respirer (ben oui je ne suis pas encore à la culbute).
Quand il me dit que c’est mon dernier 50m, j'accélère un peu et j’arrive enfin à terminer ce défi. Waouh, j’ai trouvé ça plus dur que de faire un trail de 70km mdr !
J’ai l’impression que mon crâne fait boum boum dans mon bonnet, je suis essoufflée et j’ai limite le vertige tellement j’ai ventilé.
Mais je suis contente de l’avoir fait. Je demande bien sur mon temps, 10’15, ça va je suis plutôt contente. Il me dit que si je perdais moins de temps dans mes virages j’arriverais facile à 9’30.
On verra en compétition dans quelques semaines si c’est vrai…
Mes prochains objectifs :
Réduire mes nombres de coups de bras : de 24 je suis passée à 21 sur 25m, j’espère encore diminuer. Améliorer ma respiration : essayer de respirer à droite et à gauche, pour le moment ce n’est pas le cas.
Cette année 2016 a été riche en ultra trail, en émotions et partage. Je suis devenu cent bornard, j'ai couru aussi non stop durant 24h, bref j'ai testé la machine avant de nouveaux objectifs.
J'ai aussi subi un premier échec sur un abandon mais j'ai su rebondir, et c'est bien là le principal.
Wouahou, c’est le premier mot qui me vient à l’esprit.
Je n’aurai jamais imaginé faire 4 Trails de plus de 55km cette année, je commençais à peine le trail. L’année dernière, à la même époque, mes 2 gros objectifs étaient de terminer les 55km du Trail des Poilus et faire mon premier triathlon découverte. J’ai réussi les 2 et en plus j’ai ajouté 3 trails de + de 60km et j’ai cumulé les points ITRA.
J’ai été prise d’un coup de folie, d’un optimisme à toute épreuve, je me suis laissée embarquer par mon homme et son acolyte, par l’ambition de m’inscrire sur la CCC de l’UTMB®.
Mais je ne le regrette pas, chaque trail a été une aventure inoubliable, un moment de partage, une découverte de paysage, de sensations, de moi-même.
Et bien sur je n’ai qu’une hâte continuer à parcourir les chemins. Ayant fait un peu le tour de la région on va s’engager cette année sur d’autres terres inconnues, mais aussi refaire des trails coups de cœur.
Notre planning sera aussi en fonction du tirage au sort de l’UTMB®, dont nous aurons les résultats mi-janvier.
En attendant c’est repos, quelques footing et reprise réelle de l'entraînement en janvier. Car si nous sommes sélectionnés il faudra vraiment que l’on s'entraîne un max.
Objectifs en début d'année
Faire notre premier triathlon M au mois de mai : 1,5km NAT, 47km Vélo, 11km CAP.
Ils appellent ça “courte distance” mdr. Bref je vais devoir m’entrainer en crawl si je ne veux pas couler et investir dans une combinaison néoprène.
Faire mon premier temps sur un 10km : oui il faut l’avouer c’est pas mon kiff mais j’en ai marre que l’on me pose cette question “Tu fais combien au 10 ?”. Apparemment beaucoup juge un coureur sur cette discipline. Bref je vais devoir faire quelques séances de fractio pour améliorer ma vitesse.
Se trouver un nouveau défi : puisque nous n'avons pas été tiré au sort pour l'UTMB® se sera certainement les 85km de l'Échappée Belle en aout
Récit des 70km de la Olne Spa Olne le dimanche 27 novembre 2016 en Belgique. Un parcours boisé dans les plus beaux villages de Wallonie en mode plaisir et découverte. Un trail surprise pas prévu dans ma trêve hivernale.
Détails de la course
Inscription :
Inscription en ligne. Le prix est vraiment attractif, c'est un club de coureurs qui privilégie l'accueil et le plaisir des participants.
Pas de site web dédié : http://courirpourleplaisir.be
Dossard :
À retirer le jour même.
En cadeau : une cup (tasse pliable), repas chaud offert (lasagnes)
Détails :
Libellé
Type
Pays
Distance
Dénivelé +
Tarif
Olne Spa Olne
Trail
Belgique
70km
2250m
15€
Runner
Chrono 2016
Lui
70km
9h50
Elle
70km
10h35
Parcours et dénivelé du 65km :
Course qualificative UTMB® (4 points)
Parcours vallonné, boisé et bocager reliant les villes belges de Olne et Spa.
Pas de barrières horaires
4 ravitos, 1 repas chaud à la fin
Douches dans la salle, possibilité de laisser un sac pour chaque ravito
620 inscrits et 435 à l'arrivée.
Beaucoup viennent chercher leurs derniers point ITRA manquants pour s'inscrire à l'UTMB : 4 points
Résumé de la Olne Spa Olne - 2016
Elle - 70km
Météo : nuageux, 5°C Mon équipement : chaussures Kalenji Kiprun trail MT, collant, veste, 1 tee shirt manches longues, manchons mollets Booster, sac trail Kalenji (boisson d'effort maison), montre avec chrono, MP3, chaussettes doigts Toe Toe. Bracelet avec dénivelé de la course.
Ce trail n'était vraiment pas prévu dans le planning, je pensais être déjà en repos hivernal après le Festival des Templiers, mais c'était sans compter les amis runners.
Je n'avais aucune raison de refuser : 15€ le trail de 70km + covoiturage et pas de barrières horaires.
Je me suis dit "au pire je le fais en mode randonnée". Et puis comme on est nombreux ça promet un bon moment de partage.
Bon par contre je n'ai pas d'objectif, de pression, ni l'envie effrénée d'être finisher à tout prix, en plus j'ai tous les points ITRA qu'il me faut. Donc c'est vraiment pour le plaisir de courir et de découvrir un nouveau paysage.
Levé à 3h du matin (c'est dans ces moments là que je me dis "je suis vraiment ouf"), on mange un peu et on prépare les derniers bagages. Puis c’est parti pour 3h de route.
On arrive sur place à 7h, on retire nos dossards facilement puis on termine de s’équiper. Je m'aperçois que mon sac est bien lourd sur mes petites épaules.
Il fait très frais, -1°C et il pleuvine.
Nous somme environ 600 à prendre le départ, beaucoup sont là pour gagner leurs derniers points ITRA manquants. J'aperçois la traileuse fun que j'avais aperçue sur une autre course belge, cette fois-ci c'est pompon rose sur chaque couette (elle finira de nouveau première).
Après un petit discours au mégaphone, que je n’ai pas compris avec le brouhaha des coureurs, c’est parti pour 70km.
La mise en bouche
On débute par la traversée de la ville d’Olne puis direction les chemins de champs où l’on croise pas mal de chevaux. J’y vais tranquillou, à mon rythme footing, et au bout de 10 minutes j’enlève déjà mes gants car j’ai trop chaud. Par contre je sens que ma crinière est trempée et je n’ai pas prévu de bonnet. Mon homme est parti devant j’espère que sa course se passera bien.
J’attaque ensuite des chemins plus gras, ça va j’ai connu pire. Le plus dangereux c’est d’éviter de glisser sur les pierres ou de se tordre la cheville.
On traverse un pont et j’attaque une montée avec la rivière en contrebas où des oies chahutent et font le spectacle.
Puis je croise un grand groupe de randonneurs avec de gros sacs à dos que je double un par un dans une nouvelle côte. Ça va je ne me débrouille pas trop mal sans bâtons. Ce sera d’ailleurs la pente la plus raide de la course.
J'entends quelques cloches de supporter, cela me fait penser à mes acolytes lors du Trail des Templiers.
J’arrive au premier ravito et 16km en 2h. Pour l’instant tout va bien, je mange un Tuc et un biscuit sec au fruits et je bois un peu d’eau. Je croise l’un de mes amis qui me dit que mon homme n’est pas loin.
Je ne m’attarde pas et je repars en marchant ma tasse pliable à la main. J’en profite pour discuter avec une randonneuse qui me demande quelques informations sur la course. “Vous comptez arriver à quelle heure ?” Je lui réponds que j’en ai aucune idée avec le sourire et je repars en trottinant.
L’entrée
Le parcours est bien boisé et vallonné. Le sol est un tapis de feuilles mortes, c’est beau mais c’est parfois un piège. Parfois on tombe sur un trou, une pierre, un tronc d’arbre…
Puis je passe dans un bocage où je croise un troupeau de vaches pas habitué à tant de passage.
Je commence à avoir les pieds qui chauffent et quelques petits cailloux dans les chaussures. J’aurai du mettre mes guêtres.
Je passe dans une forêt de résineux immenses avec un sol en tapis de mousse, j’adore !
Puis j’attaque la dernière montée avant le prochain ravito.
Mes pieds commencent vraiment à être douloureux, j’ai hâte d’y arriver pour les dorloter.
Finalement je découvre au détour d’un chemin un banc couvert parsemé de roses.
La vue est magnifique, les roses sont un peu desséchées mais c’est le lieu idéal pour prendre un peu de temps pour soigner mes pieds. Et puis je ne sais pas s’il y aura de quoi s'asseoir au ravito.
Je me déchausse et m’aperçois que j’ai une énorme cloque en dessous de chaque petits orteils. Je me badigeonne de Nok puis je les perce. Je repars au bout de 7 minutes.
Bon par contre c’est du coup très douloureux quand je marche les premiers pas, mais la douleur s’estompe vite.
Je reçois un message de mon homme qui me dit qu’il a passé le ravito 2. J’accélère le pas dans la descente et j’arrive au ravito 2 et 32°km en 4h30, 30 minutes après lui.
Celui-ci est au pied d’une ancienne bâtisse.
Il y a du thé chaud, de la boisson isotonique, des Tucs, des chips et du riz au lait. N’aimant pas ce dernier et ayant un peu faim, je sors de mon sac du jambon cuit et cru, puis une petite soupe froide.
Je ne m’attarde pas trop et je repars en suivant la route, mais celle-ci m’amène dans la ville de SPA et je ne vois plus de balisage. Après quelques allez-retour je demande à une dame qui me dit de remonter jusqu’au ravito et de tourner à droite.
Bref comment perdre 10 minutes et s’agacer un peu.
Le plat de résistance J’attaque de nouveau une petite montée. Des messages de mes amis me donnent le smile, je les préviens que je suis à mi-parcours et que tout va bien.
Je décide de mettre en marche mon MP3 “On a pas vu les limites. On a pas vu qu'on allait trop vite. Nous voilà devant l'inconnu…” Une autre saison.
En dévalant les chemins c’est comme souvent playbak et tête qui bouge mdr. Puis au bout de 5 minutes je pile et prend un petit chemin à droite. “C’est bien d’avoir le moove ma poule, mais reste vigilante”. C’est pas le moment de se perdre en pleine forêt !
Je traverse des petits ruisseaux, le parcours est vraiment sympa, le temps passe super vite.
Je croise même un âne avec des rastas et la maison des Schtroumpfs lol.
J’entre dans la ville de Theux, un homme me tend un sachet plastique sur la route : "une guimauve ?" "oui, merci" "Tu vois comment avoir un grand sourire !" dit-il à son pote. Tu m'étonnes, c'est pas grand chose mais ça fait super plaisir ! En plus cela faisait longtemps que je n'avais pas mangé un petit jésus en meringue :-)
J’aperçois au loin sur un éperon un château. J’espère y passer et c’est le cas après quelques montées.
Je descends quelques marches et j'arrive face au Château de Franchimont. C’est un beau château médiéval avec une roue de levage en bois.
Je le contourne et je repars sur des chemins descendants.
Les maisons que je découvre en forêt sont grandioses et magnifiques, mêlant ancien et moderne, avec de belles pierres grises claires. Je croise aussi quelques habitants se promenant avec leur chien ou en footing, ils ont un super cadre de vie.
Je remarque aussi certaines construction en bois, certainement pour la chasse.
Il y a de tout dans ces contrées même un troupeau de buffles.
Mon homme me dit qu’il a passé le 3° ravito et qu’il y a de la soupe humm.
J’ai hâte d’y être car je commence à avoir un petit creu. Mais les chemins se suivent et je ne le vois toujours pas. On devrait normalement y être, j’en discute avec un autre coureur.
Et enfin, au loin dans un petit village en montée j’aperçois du monde, je tourne à gauche et je le vois au pied d’une maison, dans un garage.
Le coureur me dit “Après tu continues ?”. Ben oui quelle question mdr, j’ai fait 48km et 7h de course c’est pas pour arrêter maintenant !
J’y retrouve même mes amis de covoiturage. Je desserre un peu mes chaussures car je commence à avoir mal au coup de pied droit. Je bois une soupe maison délicieuse et chaude ça fait trop du bien, du pain d’épice, une banane, des chips. Mais je ne m’attarde pas trop car j’ai vite froid. Le dessert
Je repars en marchant et je recroise le coureur qui me dit “Je t’ai écouté finalement”, je lui réponds “Comment ça ?”, “Si tu n’avais pas été là j’aurai arrêté !”. Je suis contente de lui avoir donné envie de repartir et de me suivre.
Voilà le dernier ⅓ qui commence, là où tout se joue.
Moi personnellement je me sens super bien, même mieux qu’en début de course. J’ai un regain d’énergie, cela descend sur plusieurs kilomètres et j’en profite un max, j’ai aucune grosse douleur. D’habitude en fin de parcours, sur du long, je galère dans les descentes car j’ai mal. Je remonte un par un quelques coureurs qui ont apparemment ce problème, je sais ce que c’est. Dès que je vois un nouveau coureur en ligne de mire ça me booste et je continue sur ma lancée. Parfois quand il me voit arriver il recourt comme des gazelles un moment lol.
Je vois que le coureur que j’ai remotivé essaie de s’accrocher à moi, j’espère qu’il ira jusqu’au bout. Je ne sais pas combien de temps va durer ce coup de fouet alors j’en profite.
Je double même une coureuse comme une balle dans une descente, celle-ci me reprendra dans une longue montée pas très abrupte mais interminable. Mais je la redoublerai dans une descente et elle ne reviendra plus.
Mon homme me prévient qu’il a passé le dernier ravito. J’ai hâte d’y être aussi car la nuit tombe, il faudra que je m’éclaire.
Comme il fait déjà bien sombre, surtout en pleine forêt, et voyant d’autres coureurs s’équiper, je décide de m’arrêter pour mettre ma lampe ventrale. Première fois que j’utilise ma Run light avec un sac. Ça va ça passe, le seul problème c’est que je dois parfois diriger le rayon à la main pour trouver le tracé. Pas évident de trouver une balise non réfléchissante !
J’arrive au dernier ravito au bout de 9h20 de course et 62km.
J’ai le smile, à part blessure je serai finisher et en moins de 11h de course. Je goûte cette fois-ci le thé chaud, je suis agréablement étonnée, c’est super bon et sucré.
Je prends aussi un bout de cake et quelques chips.
Je discute avec les bénévoles de cette course et d’autres en Belgique. Il m’explique que contrairement à la France cela coûte moins cher d’organiser un trail, ils ont moins de contraintes sécuritaires. Donc si certaines courses sont onéreuses c’est que c’est à but lucratif (ex. le Trail des Fantômes).
Je ne m’attarde pas trop pour ne pas avoir froid et plus vite partie, plus vite rentrée.
J’enlève quelques cailloux dans mes chaussures et je repars.
Je demande par où je passe car je ne vois pas de balisage, en fait je dois longer le mur et franchir un petit portail.
Le café (enfin chocolat chaud pour moi) J’attaque la dernière grande montée. J’y croise un coureur en plein problème gastrique, mais ça va il repart.
Mon homme m’envoie un message pour me prévenir qu’il est finisher, j’ai trop hâte de le retrouver. En effet, mes jambes sont lourdes et il commence à faire froid. Il me dit de foncer mais d’être attentive au balisage. OK chef !
C’est vrai que ce n’est pas évident de trouver le chemin par endroit.
En sortant du bois je traverse la route et je vois le panneau Olne, je préviens mon homme, il me dit que je serai là dans moins de 10 minutes, cool !
Je retourne dans un petit bois et j’arrive à une intersection, je ne sais pas si je dois prendre à droite ou à gauche, la balise est sur le côté droit mais il n’y en a pas dans le chemin. Je décide donc de prendre quand même à droite.
Au bout de 500m toujours pas de balise ou de craie au sol, je me retourne et je vois au loin un coureur, ça me rassure.
Puis je finis par trouver une trace de craie au sol, ouf ! “Allez ma poule c’est la fin”.
Le temps s’écoule et je ne vois toujours rien, il n’a pas la même notion du temps que moi mon homme mdr. J’entends sur la droite une personne au mégaphone, c’est forcément l’arrivée, mais c’est derrière une colline. Et pour l’instant il n’y a qu’un long chemin de champs qui m’amène tout droit.
Je croise un coureur et on tourne enfin à droite, ces enfants viennent vers lui et le félicitent, c’est que l’arrivée est proche.
J’accélère sur les derniers mètres, cela monte un peu, je traverse une route et j’arrive enfin sous l’arche d’arrivée.
Je vois mon homme au bout du chemin, il me félicite, il a ses bouts de doigts gelés.
Je lui demande comment ça se passe pour le résultat car personne ne m’a pris mon dossard et il n’y a pas de puce (il faut savoir qu’un de mes amis a été oublié dans le classement au final). Il se renseigne et me dit qu’on a bien enregistré mon numéro. Je mange quelques chips et Tucs et je rentre dans la salle me réchauffer.
Il y a des chaises et des tables mais pas assez, surtout que des accompagnateurs sont là aussi, et que certains coureurs réservent leur place alors qu’ils sont à la douche. Bref ça m’énerve et j’en ai pleins les jambes, je râle et on finit par s’imposer sur une chaise, en disant qu’on se bougera quand ils reviendront !
Au final 3 coureurs viennent vers nous et nous laissent leur place. Je peux enfin déguster mes lasagnes maison, elles sont super bonnes, ça fait trop du bien.
Par contre mes jambes sont super lourdes.
Je retrouve aussi le coureur qui voulait abandonner, il me remercie encore, je lui dis : "On ne regrette jamais de continuer".
Puis petit à petit nos amis runner arrivent, on a tous passé un super moment.
Un trail avec un super rapport qualité/prix, des bénévoles et des orgas super sympathiques, bref on reviendra !
Par contre comme bien souvent, je n'apparais pas sur les photos étant en fin de peloton :-/
Petite anecdote de fin :
Nous avons fait la clôture de ce trail car l’un de mes amis s’est perdu, il a loupé les 2 derniers ravitos. Il s’est donc retrouvé complètement déshydraté en pleine forêt dans le noir, face à un sanglier, le coureur balai ne l’a pas croisé car il était hors piste.
On a dû prévenir l’orga qu’il restait quelqu’un en course, heureusement nous avons réussi à le joindre, il a retrouvé la ville et une bénévole a été le chercher.
Bref ne pas oublier que le trail c’est dangereux, toujours être bien équipé (couverture de survie, téléphone, batterie de secours, ravito perso, lampe frontale avec piles) et être accompagné d’amis lol.
Elle - Une runneuse en Wallonie
Vidéos
Lui - 70km
Après le Grand Trail des Templiers mon envie de remettre les baskets me trottait dans ma petite tête. Un ami voulait m'embarquer sur le 82km du Trail du Tour Canton mais le travail ne me l'a pas permis. Alors je me suis dit pas grave, je vais me reposer et récupérer avant le prochain.
En surfant sur mon Facebook, je suis tombé sur la page de la Olne Spa Olne grâce à un ami traileur qui participait à cette course. Je n'en avais jamais entendu parler alors j'ai commencé à faire mes petites recherches. En voyant le descriptif et le prix, j’étais convaincu. De plus, mon ami proposait un covoiturage.
Assis dans mon canapé avec ma chérie j'ai lancé le truc pour savoir si elle était intéressée. Les atouts pour la convaincre : pas de barrières horaires, pas chère, covoiturage et on ne connaît pas le coin. Et ça nous fera un super entraînement.
Bref nous voilà parti pour une nouvelle aventure !
Niveau météo la semaine a été plutôt pluvieuse, je ne sais pas comment m'habiller. Je me couvre bien en haut et j'opte pour le short en bas.
Levé à 2h50, c'est dure dure, je suis fané car je me suis couché à 23h30. Toutes mes affaires sont prêtes, j'ai plus qu'à sauter dans ma tenue de combat.
Ma chérie est un peu moins réactive que moi le matin donc on prend un peu de retard, pour ceux qui nous connaissent on est jamais en avance lol.
Arrivé chez mon pote on part aussitôt pour récupérer d'autres traileurs. J'en profite pour faire une petite sieste dans la voiture.
On arrive une heure avant le départ, j'ai mal au ventre, direction les toilettes avant qu'il y ait trop de monde. Il fait très froid, je vais m'abriter dans la voiture, je mange deux croques monsieur au saumon car je n'ai pas déjeuné. Je termine de m'équiper et on se dirige vers le départ.
Le jour commence à se lever et la pluie commence à pointer le bout de son nez.
8h le départ est donné, ça part assez rapide, y a du niveau en Belgique.
Je pars prudent pour chauffer la machine mais au bout de 20 minutes j'augmente le rythme car je suis en bout de peloton. Je distance petit à petit ma chérie, la course solo commence.
Première montée, ça ralentit, je monte tranquillement mais je double quelques coureurs.
Le parcours me fait beaucoup penser au bois d'Olhain, un peu de boue avec des tapis de feuilles. La nature est belle, je profite du cadre.
Mes jambes sont un peu lourdes et mon bide commence à gargouiller, je me retiens un maximum mais au bout d'1h40 je dois quitter le chemin...
Je repars beaucoup plus léger en petit trot.
1h55 premier ravito au 16°km, je le zappe car je viens de passer 10mn à quatre pattes et j'ai encore tout ce qu'il faut.
Je trouve ma vitesse correcte, je vais essayer de maintenir l'allure. Je suis bien, j'alterne marche et course dans les montées, mais je reste prudent car je ne suis qu'à 4h de course.
J'arrive au ravito 2 et 32°km, je bois du Coca, je remplis mes gourdes mais je ne mange rien car j'ai déjà mangé pendant la course (compote, Mars, barre de céréales).
Je vais de mieux en mieux, j'avale les montées de plus en plus facilement, rien à voir avec les Templiers mais c'est déjà bien sympa.
Dans les descentes et sur le plat j'y vais de bon cœur, et dès que ça monte je marche rapidement. Un peu de musique aux oreilles aurait été cool mais je n'ai pas mon MP3.
E sortie de bois je découvre un charmant restaurant qui donne envie, face à un château.
Je le contourne et m'engage dans une longue descente. Je galope jusqu'à l’entrée du bois, celui-ci me fais penser au Trail des Givrés. Ça monte, ça descends, des zig zag.
En contre bas j'entends hurler, il y a un match de football, je ne vois pas grand chose mais l'ambiance y est.
Ravito 3, 48km en 6H20 de course, j'entre dans un garage, les bénévoles sont super sympas. Je mange des chips et bois une bonne soupe maison pour me réchauffer.
15 minutes plus tard je repars rechargé à bloque, les montées me semble faciles, mes pas et mes coups de bâtons sont super synchros. Je double et je ne me fais pas doubler, ça motive grave, je maintiens l'allure jusqu'au dernier ravito.
La nuit tombe, je m'équipe de ma frontale, je change mon bonnet trempé et je remplis mes gourdes. Une poignée de chips, un verre de coca et je repars.
Les piles de ma frontale sont faibles, je ne vois pas grand chose mais je reste vigilant pour ne pas me perdre. Cela me ralentit dans ma progression mais la fin est proche, je viens de monter les trois dernières montées. Ça descend mais je vois plus grand chose, je ralentis donc fortement mais c'est la fin, j'arrive à Olne.
Je tourne à droite pour remonter jusqu'à l'arrivée, je passe la ligne content car pas de bobo et le parcours était super sympa.