mardi, mai 23, 2017

Triathlon Vendôme 2017

Triathlon Vendôme
Récit de notre premier triathlon M le dimanche 21 mai 2017 dans les coteaux du Vendômois. Au programme nage en eau vive dans le plan d’eau de Villiers sur Loir, vélo et course à pied. Un super défi sportif en couple.

Détails de la course

Inscription : 

Inscription en ligne ou par courrier, pas d'inscription sur place.
Site web dédié : http://www.triathlondevendome.com

Dossard :

Dossard électronique et temps par épreuve.
À retirer la veille ou le jour même.
En cadeau : un tee-shirt pour le M, un sweat à capuche + médaille pour le Half
traithlon vendome cadeau

Détails :

Libellé Type Commune Distance Dénivelé + Tarif
Triathlon Vendôme Triathlon Villiers sur Loir XS - M - Half 400 + 80 30 - 79€
Runner Chrono 2017
Elle M 3h50
Lui M 3h35

Parcours Triathlon M :

parcours velo tritahlon vendome
denivele parcours velo tritahlon vendome
parcours course tritahlon vendome
  • 1,5km natation sur un site pavillon bleue (2 boucles de 750 m avec sortie à l'australienne). Le départ se fait sur la plage du plan d’eau de Villiers sur Loir. Les nageurs doivent se diriger vers des optimistes.
  • 47 km vélo (pas de drafting) dans la campagne avec pas mal de bosses, de virages et relances, peu de circulation, 400D+
  • 11 km C.A.P. sur chemin et sentier permettant de découvrir le château et le parc de Rochambeau, la fraîcheur des sous-bois. Un parcours 100% chlorophylle avec seulement 2 km de bitume, 80D+

Récit du Triathlon M de Vendôme - 2017

Elle

Météo : ensoleillé, 22°C, eau à 18°C
Mon équipement :
  • Natation : trifonction, combinaison néoprène Zone 3, lunettes Nabaiji B-Fast, bonnet, crème anti-frottement
  • Vélo : vélo de course avec cales-pieds, casque, baskets Adidas, lunettes, bidon avec boisson d'effort maison, veste
  • CAP : Baskets Adidas, lunettes

Bon j'avoue j'ai stressé un peu avant la course car c'est mon premier triathlon distance olympique et c'est pas le petit triathlon du coin.
Je vais me retrouver parmi de vrais triathlètes surentraînés et super équipés.
Ce qui me fait le plus peur c'est la natation car je n'ai jamais nagé 1,5km en eau vive. J'ai fait un test en piscine une semaine avant et je pense mettre 45 minutes, bref loin d'être au top.
J'ai acheté une combinaison mais je ne l'ai pas testée, donc se sera une pure découverte.

Le jour J c'est un peu la course, nous sommes partis vers 13h car il y avait la kermesse de l'école de notre petite dernière et ensuite nous avons mangé. Nous avons environ 4h30 de route.
Mon homme me demande si je ne vérifie pas la check-list avant de partir, je lui dis que c'est bon.
Au bout de 2h de route mon homme me sort "j'ai pas vu tes baskets, tu les as prises ?" moi "Non je pensais que tu les avais prises, tu rigoles ?" "C’est toujours toi qui les prends…"
Bref j'avais oublié le principal, ma paire de baskets, trop tard pour faire demi-tour. On décide donc de faire un petit détour en magasin.
Triathlon Vendôme
Finalement on arrive 20 minutes après l'ouverture du retrait des dossards et il y a déjà pas mal de monde. On attend un moment comme tout le monde dans la file, puis en s'approchant on aperçoit à gauche "M". On change donc de trajectoire et on nous remet notre sachet en nous prévenant qu'il n'y a pas de bonnet. C’est très rare sur un triathlon, mais ça va on avait prévu.
Par contre j'envie ceux du Half qui essaye leur super sweat noir à capuche floqué. Pour une fois qu'il y a un beau cadeau sur une course on fait la "petite distance". Aux organisateurs de Trail, pensez-y ;-)
Il me fonts rire quand ils disent "pour faire, presque, comme les grands"… Pour nous ça nous parait déjà énorme, c'est quand même 4h d'effort !
Le vélo et la course à pied ne nous font pas peur, c'est surtout la natation.
On fait le tour du plan d'eau et on regarde les concurrents du cross XS sortir de l'eau. On voit ceux qui sont habitués à retirer leur combinaison en courant. Mon homme me dit "ça c'est moi demain !" en rigolant, quand il voit un homme en galère.
Puis direction le château transformé en camps de vacances. Le parc et le château sont magnifiques et typiques du Loiret.
Après s'être installé, on fait un petit tour dans le parc et on dîne entre athlète. Maintenant repos, il faut être en forme pour demain.
Triathlon Vendôme

À 6h du matin je suis déjà réveillée, ce qui n'arrive jamais habituellement, et tout tourne dans ma tête, je revois en boucle ma transition, la course, ce que je dois prendre…
On prépare méthodiquement tout notre matériel, ça va on est pas à la bourre, c'est quand même super quand la course commence à 12h. Et heureusement car il y a 3 épreuves à préparer. J'ai même eu le temps de bien manger.

On arrive sur place 2h à l'avance, le temps de faire quelques photos et regarder les concurrents du Half. Ils ont tous des vélos hyper techniques, le speaker nous annonce même qu'untel a le vélo le plus onéreux du parc.
On se demande comment on va prendre notre vélo et notre caisse de matériel. Un sac aurait été plus pratique, ou une sangle pour la transporter.
On a aussi une plaquette avec pleins d'autocollants et aucune notice lol, donc on regarde les autres. Un à coller en dessous de la selle de vélo, sauf que moi ma selle est en bas et avec la sacoche j'ai pas la place. Il faut donc que je le colle sur le câble de frein. 3 sur le casque et d'autres pour le sac.
Triathlon Vendôme

Je vois que le temps pour préparer l'équipement dans le parc à vélo est court, et que nous n'avons pas le droit de laisser de caisse. On se demande comment on va faire. On décide donc de tout mettre dans un grand sac plastique.
On écoute le briefing du half et on entend "drafting""carton bleu""sas de pénalité"… bref ça commence à bouillonner dans ma tête, trop d'informations à gérer, beaucoup de flou pour des néophytes comme nous. Et pourtant j'avais paluché les règles FFTRI avant. Mais il y a des choses qui sont gérées différemment selon la course.
La musique de départ est lancée, elle donne des frissons, puis c'est le départ du Half, le bruit d'un bain bouillonnant géant, impossible de distinguer qui que ce soit.

Ça y est il est l'heure pour nous de se diriger dans le parc à vélo.
Avant de rentrer on nous marque notre numéro sur notre mollet et épaule gauche.
Puis c'est l'inspection que tout est en règle. L'arbitre vérifie que j'ai mon casque jugulaire fermé avec mon numéro, qu'il y a bien des bouchons à mon cintre de vélo, que celui-ci est bien aussi numéroté, mon dossard.
Triathlon Vendôme

Je me dirige vers mon numéro, je regarde dans quel sens disposer mon vélo et mes affaires. Toutes les affaires déposer au sol ne doivent pas dépasser la roue du vélo. Et c'est très serré entre les concurrents.
Je pose une petite serviette, mes baskets, mon casque, mes lunettes, ma visière à terre et ma veste sur mon vélo. J’accroche aussi ma ceinture porte dossard sur mon vélo. Je dis à mon homme de faire pareil, mais il me dit "non, je l'ai accrochée sur le portant".
Triathlon Vendôme

On demande quelques explications à un arbitre sur les pénalités. Il nous précise que c'est à nous de nous arrêter en revenant du vélo, si on ne le fait pas dans l’aire prévue on est disqualifié. Problème on ne sait pas où elle est.

Voilà j'espère que tout est OK, on sort et on sait que l'on ne peut plus rentrer. Je me mets un peu de crème solaire aux épaules, un peu de crème anti-frottement au cou et aux mollets.
Je vois qu'il y a une consigne pour déposer notre sac plastique avec nos affaires en trop, ouf.
On se décide à enfiler notre combinaison, mais dans l'empressement général je fais le geste de main qu'il ne faut pas faire et je craque le néoprène au niveau de la cuisse. C'est tout une technique pour l'enfiler et je n'ai pas utilisé la bonne.
Fait ch… ! Une combi toute neuve, premier triathlon et elle est déjà baptisée. On me rassure en me disant que cela se répare.
Il faut dire que d'enfiler cette combi c'est déjà du sport ! J'ai l'impression d'avoir fait un 500m à fond, mon cœur bat vite et je sue déjà lol.
Je mets la puce autour de ma cheville et ma montre à mon poignet.
Puis on va tester la température de l'eau. Mes pieds sont glacés mais je n'ai pas trop froid au niveau du reste du corps. Je fais rentrer un peu d'eau et je fais quelques mouvements de crawl.
J'aperçois la dernière du Half qui entame son dernier tour, cela aurait pu être moi si j'avais pris cette distance à mon avis.

On se dirige tous sur la plage du plan d'eau, les filles sont à droite donc je fais un dernier bisous à mon homme et je me place. Je mets mes lunettes de plongée et là le stresse monte au rythme de la musique. J'ai jamais eu aussi peur sur une course de toute ma vie. Je pends de grandes respirations pour me détendre un peu.
Puis c'est le départ et tout le monde court et plonge dans l'eau. Au bout de 10m les hommes et les femmes sont dans le même bain bouillonnant. Je laisse les cadors passer devant et je commence en brasse pour m'orienter et me frayer un chemin.
Triathlon Vendôme

Deux nageurs en brasse devant moi ne vont pas assez vite, je décide donc de me faufiler entre-eux en crawl. Mais là je me prends un coup de coude dans l’œil, je panique un peu et je bois la tasse. Je m'arrête pour repositionner mes lunettes et je repars, mais là je me reprends une baigne à l’arrière de la tête.
Je ne suis tranquille qu'au bout de 100m pour nager le crawl. Mais je dérive vite donc il faut que je regarde régulièrement où est la balise. À chaque approche de balise je tourne en brasse.
Triathlon Vendôme

J'essaie de me relaxer et d'apprécier le moment. Je nage en 2 temps toujours du côté droit, c'est inhabituel pour moi et j'ai l'impression d'être de biais.
Je n'ai pas à gérer ma flottaison et mes jambes avec la combi c'est déjà ça, je me concentre donc sur mes mouvements de bras. Je sais qu'il y a encore des nageurs derrière moi ça me rassure.
L'eau n'est pas trop dégueu, je peux vous le dire car j'ai bu quelques tasses lol.
J'arrive même à en rattraper quelques uns ça me motive.
Je suis bientôt à la fin de mon premier tour et je me dirige grâce à la berge que je vois à droite quand je reprends ma respiration.
J'aperçois la plage et une amie m'encourage, j'essaie de trottiner sur le sable mais dur dur.
Triathlon Vendôme

Puis je replonge dans l'eau et je regarde ma montre 22' de passer, je suis dans les temps.
Je suis plus à l'aise sur le 2° tour, je suis entourée de 4 autres nageurs. Celui de droite nage la brasse donc je me dirige grâce à lui. Je me dis qu'en brasse il doit savoir où il va mdr.
C'est  bientôt la fin, j'accélère donc un peu et je sors de l'eau. Ça y est le plus dur est passé.
Triathlon Vendôme

J'enlève mes lunettes et le haut de ma combi en trottinant et je regarde ma montre 41', cool j'avais prévu 45'. Et en plus je ne suis pas dernière il y en a encore 28 derrière moi.

Quand j'arrive au parc à vélo je retrouve mon homme et deux autres membres du club. Ça va je ne suis pas trop à la ramasse.
J'enlève ma combi, c'est plus facile à enlever qu'à mettre lol et je la pose sur le portant à vélo.
Je prends le temps d'essuyer mes pieds avant de mettre mes baskets, de boire du gel maison et d'allumer Runstatic sur mon phone. Puis j'enfile mon casque et ma veste.
J'encourage mon homme quand il part avec son vélo car je sais qu'il a les cuissots pour. Mais celui-ci revient car il a oublié son dossard sur le portant.
Finalement je démarre le vélo juste derrière lui après la ligne. Mais je sais qu'à part souci technique je ne le reverrai pas.

Les 10 premiers kilomètres sont relativement plats ça me laisse le temps de me mettre en jambe. Je me fais doubler régulièrement par les coureurs du Half. Ceux du club et même d’autres m'encouragent.
Je fais hyper gaffe au drafting même si je ne fais que me faire doubler. Et vu la vitesse à laquelle les concurrents passent je n'ai pas besoin de ralentir lol. Mais je stresse quand même dès que je vois un arbitre, je me demande si je vais le voir si j'ai un carton. Ils sont souvent à moto ou sur le bas côté de la route.
Dans une côte j'aperçois une fille qui a du mal, "ça y est j'ai une cible en vue" mdr.
J'accélère et là quand je la dépasse je suis trop contente, première personne que je double.
J'arrive au premier ravito mais je ne m'arrête pas, je sais du coup que j'ai déjà fait la moitié du parcours et en moins d'une heure, cool. Je suis étonnée de boire autant à vélo, ma gourde se vide vite.

Quand arrive une autre côte je m'aperçois que même en danseuse cela devient trop dure, alors j'essaie de passer une vitesse et là c'est le drame, je déraille !
Et m… Bon ben y a qu'une solution mettre les mains dans la graisse. Ça ne me prend pas beaucoup de temps et j'arrive à redémarrer mais j'en ai pleins les mains.
Les chemins sont vraiment agréables, des petites routes sans circulation avec beaucoup de verdure, je ne m'ennuie pas. Il y a pas mal de belle petites côtes et descentes. D'ailleurs moi qui ne suit pas très à l'aise dans les descentes d'habitude je m'épate, je fonce même si je ne sais pas ce qui m'attend au bout de la route lol.
Même si je suis souvent la tête dans le guidon pour plus d’aérodynamisme je relève souvent la tête, car il y a quand même pas mal de gels ou autres objets sur la route (bidon, pompe).
Triathlon Vendôme

J'aperçois de nouveau une cible, je la double et là dans ma tête c'est "champion du monde !" mdr.
Un concurrent me dit "allez plus que 6km". Cool j'y suis presque, et je vais même arriver plus tôt que je ne le pensais.
Vient une descente, je me dis allez fonce, je passe le grand plateau et là rebelote, je déraille !
J'arrête tout de suite et je ne force pas car si je casse ma chaîne c'est mort. Et puis vaut mieux ça que de crever. C'était un peu ma hantise tout au long de la course.
J'arrive en moins de 2h de course au parc à vélo plutôt contente. Je descends avant la ligne et je trottine jusqu'à mon emplacement.
Je vois le sas de pénalité, je me dis non c'est pas possible allez continue ton chemin.
Dans le parc j'aperçois le vélo de mon homme, c'est bon tout roule pour lui.
J'accroche mon vélo, j'enlève ma veste et mon casque et je pars après avoir bu un peu de gel maison.
Triathlon Vendôme

Il fait super chaud et les premiers kilomètres sont en plein soleil, mais les jambes vont bien même si je suis épuisée. Je croise des coureurs sur le retour, je regarde mais je ne vois pas mon homme.
Je tourne dans une ruelle et je vois une belle petite côte donc je la monte en marchant. Puis j'aperçois le premier ravito, d’habitude je ne m'arrête pas sur un 10km mais là j'ai trop soif. J'ai déjà parcouru 3km.
Et puis j'entre dans un sous-bois, ça me rafraîchit et ça me rappelle le trail, surtout quand vient une belle petite descente. Le parcours est vraiment sympa, je ne vois pas le temps passer.
J'arrive au 2° ravito je m'arrête aussi pour boire de l'eau et me presser quelques oranges dedans, même si mes mains sont crades.
Après le 6°km je commence à avoir des crampes sous les pieds, j'ai l'impression de courir avec des boules. Et là je me demande pourquoi j'ai eu l'idée de faire subir ça à mon corps lol.
Je traverse la cour d'un château et je repars sur du bitume, cela descend donc je déroule.
Quand je vois le dernier ravito au 9°km je ne m'arrête pas, plus que 12 minutes ça attendra.
Ces 2 derniers kilomètres me paraissent interminables et je plains ceux qui doivent repartir pour un tour (ceux du Half).
Arrivée au plan d'eau j'entends les supporters et j'aperçois mon homme qui vient vers moi. Il me dit que je cours encore bien, que lui ce n'était pas le cas.
Je cours sur le tapis bleu et je passe l'arche d'arrivée de mon premier triathlon M en moins de 4h, donc contente de moi car je m'attendais à plus.
Quand je vois les bénévoles avec des médailles je suis heureuse mais je déchante vite quand ils me snobent. Et oui je ne fais que la "petite distance".
Triathlon Vendôme

Bref l'année prochaine je reviens et je fais le Half mdr. Là franchement je ne me sentais pas capable de faire le double, enfin si mais à la ramasse, en courant après les barrières horaires et certainement dernière.
J'avais beaucoup d’appréhension pour la natation, et au final cela c’est relativement bien passé. D'ailleurs en voyant les résultats j'ai surtout été lente en vélo, même si j'ai été plus rapide que d'habitude. Il faut dire qu'avec les 5/6 sorties de ma vie en vélo de course je pouvais pas faire des miracles mdr. Et en course à pieds j'ai plutôt été régulière.

Elle - une runneuse sur en mode triathlète

Vidéo Triathlon Vendôme 2017

Lui

Mon équipement :
  • Natation : trifonction, combinaison néoprène Zerod Atlante, lunettes Zoggs predator flex polarisés, bonnet, crème anti-frottement
  • Vélo : vélo de course avec cales-pieds, casque, baskets Adidas ultra boost, lunettes, bidon avec boisson d'effort maison, pâtes de fruit scotchés au cadre
  • CAP : Baskets Adidas ultra boost
Triathlon Vendôme

Je suis un passionné de sport et j’aime connaitre de nouvelles sensations c’est pourquoi je me suis lancé sur ce triathlon. Je suis très mauvais nageur mais j’espère y remédier avec l'entraînement. Car il n’y a pas de secret, plus tu t'entraînes et plus tu deviens performant. Bon je sais très bien que je n’ai pas été suffisamment assidu dans mes entrainements en natation pour être performant.
Le triathlon ce n’est pas comme un trail ou même avec peu d'entraînements tu peux aller au bout si t’as le mental et le foncier. C’est beaucoup plus technique car il y a 3 disciplines à enchaîner sans temps de pose.

Le jour J est arrivé, le temps est splendide, je suis très concentré mais je ne ressens pas de stress. Je dépose mon vélo dans le parc et mes affaires au sol.
Une fois sortie j’enfile ma combi et c’est du sport, je suis déjà essoufflé et en sueur mdr. Ma chérie est décomposée, elle vient de craquer sa combinaison toute neuve, ça lui rajoute une louche au stress déjà présent.
Direction le lac pour tester la flottaison de ma combi et la température de l’eau. Elle est un peu fraîche par rapport à l’extérieur mais avec la combinaison c’est royal.
Pas mal de triathlètes s’échauffent, on voit les habitués, moi j’ai pas envie de me fatiguer.
Le speaker nous demande de nous rapprocher de la plage car le départ va être donné. L’excitation monte, un petit bisous et un message d’encouragement à ma moitié qui se dirige vers la droite avec les femmes.
Bonnet bien tendu et lunettes sur les yeux j’attends le départ sans trop m'éloigner du bord.

Et c’est parti, les premiers partent comme des avions, moi en mode tranquille car j’ai pas le niveau. J’avais décidé avant le départ de partir en brasse mais finalement j’y vais en crawl mais tête hors de l’eau, car j’ai l’impression d’être dans une pisciculture. Ça pousse dans tous les sens et impossible de voir quelle trajectoire emprunter.
C’est carrément plus dur qu’en piscine car en plus de gérer mes mouvements et ma respiration il faut gérer les autres nageurs.
J’ai du mal à trouver ma vitesse de croisière mais je suis entouré, alors je maintiens ma progression en alternant brasse et crawl.
Arrivée à la première bouée le peloton s’étire, mais je reste malgré tout dans un gros bloc, pas mal pour un baigneur mdr.

Je vois quelques nageurs en mode brasse, je décide d’en faire autant histoire de récupérer un peu et de mieux repartir. Mais je ressens une légère crampe au mollet droit donc je décide de reprendre le crawl.
Je lève souvent la tête pour ne pas dériver et je regarde si je ne vois pas ma moitié à proximité. Ça serait trop cool de nager ensemble sachant qu’on a le même niveau. Malheureusement vu le monde impossible de la distinguer.
J’essaie plusieurs combinaisons de respiration pour voir laquelle me va le mieux, je suis bien en 3 temps. J’ai malgré tout du mal à bien coordonner mes mouvements et ma respiration et je bois deux fois la tasse.

Troisième bouée, je reçois un coup de pied dans les burnes dans le virage, je vois rouge et je gueule sur le nageur qui s’excuse. Je sais que ce n’est pas volontaire mais bon.
Un autre nageur m’écrase carrément la tête sous l’eau Grrr, bref je découvre le triathlon.
Je ressens une compression dans ma cage thoracique, j’ai du mal à respirer. Je me dis que c’est la combinaison qui me compresse trop, mais je pense que je faisais un légère crise de panique.
Je trouve le premier tour super long.
Les spectateurs nous applaudissent, quelle ambiance, ça met du baume au cœur et ça motive.
Je sors de l’eau, j’ai déjà les jambes chamallows donc je marche pour reprendre mon souffle. Je bois un coup et je repars pour le 2° et dernier tour.
Je me sens beaucoup mieux sur la deuxième partie, je trouve mon souffle et je vais beaucoup plus vite. La combinaison c’est vraiment top, je glisse sur l’eau.

Triathlon Vendôme
J’arrive à la fin, je me dis qu’il est temps car c’est dur. Je me rapproche du bord, je pense avoir pied mais c’est pas le cas, je nage la brasse jusqu’à ce que mes pieds touchent le sol. Une amie de ma femme et sa fille m’encouragent ça fait du bien.
En sortant de l’eau ça me tourne, je ne marche plus droit mais je reprends vite mon esprit et je repars en trottinant jusqu’au parc à vélo.

Je pose mon cul au sol pour retirer ma combinaison, c’est beaucoup plus simple à retirer qu’à enfiler. J’aperçois ma chérie qui en a terminé aussi.
Je saute dans mes baskets, j’enfile mon casque et je pars en trottinant vélo à la main jusqu’à la ligne de départ.
Mais je m’aperçois que j’ai oublié mon dossard, fait ch… , en plus ma chérie me l’avait dit que j’allais l’oublier si je l’accrochais pas à mon vélo.

Dossard enfilé je repars coude à coude avec ELLE, un petit message d’encouragement et c’est parti la tête dans le guidon.
J’espère rattraper mon retard pris en natation car je sais que tout se fait en vélo. Les jambes tournent bien, j’ai un bon rythme malgré mon vélo vintage et mes baskets aux pieds.
Je commence à doubler, le parcours est agréable avec pas mal de relances.
Je me fais doubler en côte par un coureur du L qui me regarde pédaler et me dit “ton pneu est bien dégonflé”, je lui réponds “t’inquiète ça va le faire” et je m’accroche à lui.
Je lâche rien, je suis à 30 de moyenne et j’entends arriver derrière moi un missile avec sa roue arrière de contre la montre. Mais à aucun moment je ne vois et ne ressens un athlète qui se la raconte, ils sont sport et fair play.
Je remonte beaucoup de concurrents, je suis fier et je prends du plaisir.
Je gère bien mes trajectoires même si je sens bien que mon pneu est sous-gonflé, donc je reste prudent.

Il me reste 5 km, un gars du club passe devant moi et au même moment un arbitre me voit dans ses roues, il me siffle et me dit “c’est la dernière fois sinon pénalité”. Le drafting est interdit et je dois laisser 7m entre chaque concurrent.
Je suis calmé, c’est pas le moment c’est bientôt la fin.
Dernière montée, j'y vais à fond, je bois une dernière gorgée, j'ai bu ma gourde complète avec cette chaleur. Puis dernier kilomètre sur du plat, je suis en mode danseuse pour finir comme un dingue.

J’arrive au bord de la ligne, je descends prudemment de mon biclou, et là j'ai les jambes qui tremblent mais j'arrive à trottiner jusqu’au parc. J'accroche mon vélo, je retire mon casque, je mets ma casquette et je repars immédiatement. J'ai l'impression d'avoir des jambes de bois. Les spectateurs nous applaudissent c’est génial. Par contre le soleil tape méchant, je vais avoir du mal à retrouver mes jambes, mais je me dis que 11km c'est vite passé.
J’attaque sur chemin puis sur bitume en plein soleil. Petite montée en marchant, j’ai toujours pas retrouvé mes jambes, j'avance pas. Je suis en mode grand-père.
J'en profite pour manger des pâtes de fruits que j'avais mis dans ma combi.

Viens le premier ravito, j'ai trop soif, j'espère qu'après je vais retrouver mes jambes. Je bois un verre d'eau, du coca et je repars. Ça va mieux, je recours correctement, en plus à l’ombre dans les sous-bois. Je double même des coureurs ça fait plaisir.
Je m'arrête à chaque ravito pour boire car je transpire à mort, et j’ai pas envie d'avoir des crampes.
Le cadre est super sympa, c'est une course nature et boisée, des coureurs du L me doublent comme des balles, putain y'a du niveau. Pour moi l'enchaînement vélo/course je le subis. Je marche à chaque petit faux plat montant car je vais aussi vite qu’en courant.

Dernier ravito je bois encore et je repars en belle foulée car je sais que c'est la fin.
Je vois le lac, je marche un peu pour finir en sprint.
Je franchis la ligne heureux de l'avoir fait et super content car j'ai atteint mon objectif, et je sais que je peux mieux faire.
Vivement le prochain triathlon et dans tous les cas rendez-vous l'an prochain pour le L.

Lui - un runner qui a perdu ses jambes

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