6H du Pas-de-Calais 2016

Récit des 6H du Pas-de-Calais dans le Parc départemental d'Olhain le 2 et 3 juillet 2016. Le but : faire le maximum de kilomètres en 6h ou 24h. Lui en solo sur le 24H et Elle en équipe sur le 6H.

Détails de la course

Inscription : 

Inscription par courrier, en ligne et sur place (si places encore disponibles).
Site web : http://www.les6heuresdupasdecalais.com/

Dossard :

À retirer la veille ou le jour même.
En cadeau : un tee shirt

Détails :

Libellé	Type	Commune	Distance	Dénivelé +	Tarif
6H du Pas-de-Calais	Course relais ou solo	Holain	2,5km	63m	15€/pers.

Runner	Chrono 2015		Chrono 2016
Elle	6H équipe	30 tours	6H équipe	27 tours
Lui			24H solo	51 tours

Parcours 6H du Pas-de-Calais :

Boucle : 2,5km dans le bois d'Holain
But : courir un maximum de tour en solo ou en équipe (max 4 pers.) en 6H ou 24H.
Départ et arrivée au camping.
Animations, jeux gonflables, massage, repas pour les 24H solo.

Récit des 6H du Pas-de-Calais

Elle  - 6H en équipe

Météo : Soleil, nuage

Équipement Elle : baskets Kalenji Trail,  1 corsaire, 1 débardeur, 1 montre avec chrono.

Pour la 3° année consécutive je participe à cette course atypique.
Comme chaque année le parcours change mais la boucle fait toujours en moyenne 2,5km. Les runners du club ont comme chaque année assuré un emplacement, une tente, des frigos et un barbecue :-) Chacun amène ensuite la nourriture et les boissons pour un moment de convivialité.
Certaines équipes sont là pour la compétition et d'autres pour le fun.

Cette année je suis venue la veille pour encourager mon homme sur les 24H. Dans ma tête je ne peux pas m’empêcher de me dire qu'il est un peu fou quand même pour vouloir tourner en rond pendant 24H lol.
Et j'ai aussi l'image des derniers podium où les vainqueurs n'arrivaient plus à marcher.
Si monsieur était tout sourire l'après-midi, lorsque je l'ai retrouvé le lendemain matin il ressemblait plus à un zombie mdr.
J'aurai aimé l'accompagner d'avantage mais c'était difficile comme je participais au 6H en équipe.
J'apprécie toujours l'ambiance de cet évènement, le seul où l'on peut croiser sur une boucle de 2,5km un pianiste, un DJ, un orchestre, des tam tam… en plein bois.

J'ai pu rencontrer aussi cette année Sylvain court (traileur français, champion du monde en 2015), très abordable et cordial.
Bref encore un super moment sportif et convivial !

Elle

Lui - 24H solo

Équipement Lui : 2 paires de baskets (Adidas), 1 short, plusieurs tee-shirt de rechange, 1 montre avec chrono, veste Kalenji.

24H de course, 130km, une nouvelle expérience…
Je me suis lancé ce défit pour voir comment mon corps aller réagir sur 24H, car dans mes objectifs 2017 certaines courses frôleront cette durée. Je souhaitais connaître de nouvelles sensations et c'est chose faite.

Ma semaine de travail m'a un peu rincé mais j'ai réussi à avoir mon samedi. Levé de bonheur le matin pour finir les préparatifs des vacances et faire un petit rafraîchissement capillaire. Hé oui, il faut se faire beau pour les photos mdr.
Ma femme me dépose au parc d'Olhain, elle et ma fille vont venir me supporter durant ce début de course. Ma moitié sera sur le 6H en équipe le lendemain, cela lui permet aussi de voir le parcours.
Le temps est ensoleillé, la température est bonne, je ne devrais pas trop souffrir de la chaleur. Je me dirige vers le camping pour retirer mon dossard, j'ai mon frère de trail qui m'attend sur place. Le retrait des dossards se fait très vite, nous sommes même interviewés, il faut dire que le look de mon pote à la Timothy Olson/Anton krupicka intrigue toujours et suscite des questions.
“Pourquoi ce look ?
Quelles sont vos attentes et vos objectifs ?
Avez-vous déjà participé ?”
De plus, on peut nous distinguer avec notre bandana américain sur la tête, c'est notre façon de montrer notre lien. On se dirige ensuite vers la tente pour y laisser nos affaires. Merci à l’ami du club d’avoir comme chaque année assuré la logistique de ce campement.

Je suis sur la ligne de départ, le défit de 24H de course sans dormir avec un objectif de 150km va commencer, un petit bisous à ma chérie, quelques photos et le départ est donné.
Certains partent comme des avions, certainement des 24H équipe, moi j'essaie de ne pas partir trop vite mais c’est dur lol, je passe le premier tour en 14 minutes pour 2,5km.
Je décide de ralentir mais ce n’est pas facile, je suis vite entraîné par la foule, je boucle en moyenne le tour en 17 minutes les 4 premières heures.

J'ai du mal à distinguer les points de ravito, j'ai très vite soif et il me faut pas mal de temps avant de trouver où me ravitailler.
Je passe la distance marathon en 4h40 sans forcer. Le parcours commence à piquer avec toujours cette petite montée dans le camping, l'accumulation des tours et ces 42m de dénivelé positif.
J’alterne marche/course pour m'économiser car le chemin est encore long. Avant de démarrer j'avais décidé de faire la méthode Cyrano qui me semble la meilleure dans ce type de course.

Je fais une pause souper avec ma petite famille sous la tente, je mange des pâtes, enfin j’essaie. Je ne mange pas beaucoup car rien ne passe, mais je me force quand même à manger un peu et à boire pour tenir la distance. Le stand ravito est bien garni, il y a du chaud, du froid, du salé et sucré. Nous avons même notre propre gobelet avec notre numéro de dossard.
Après quelques coups de fourchette je repars en trottinant, la nuit commence à tomber. Je sais que je vais tirer mon épingle du jeu car j'adore courir la nuit, les sensations ne sont pas les mêmes.

Les coureurs slaloment maintenant frontale allumée, mes sensation sont bonnes, musique aux oreilles la forme est encore là.
C’est l’heure de la marche aux flambeaux, cela donne un nouvel esprit à la course, c’est magnifique, les petits comme les grands sont euphoriques et les encouragements sont bien présents. Et au tour suivant je distingue dans le ciel un feu d’artifice, sympa quand tu cours !

Après 9h de course je commence à avoir une gêne au niveau du genou gauche et ensuite au genou droit, je continue en espérant que ça passe mais rien n’y fait. Je suis dégoûté et je n’ai pas envie de m'arrêter au stand kiné pour le moment, j’irai une fois le 100°km passé.
Je continue à alterner marche/course, je n’ai pas envie de dormir car je suis encore bien et j’ai envie de grappiller quelques kilomètres pendant que d’autres roupilles.
Mais je m'arrête très souvent au stand ravito pour recharger les batteries.

La douleur devient permanente, je lutte et la fatigue commence à s’installer mais je continue en mode zombie. Mes yeux se ferment petit à petit mais je n’ai pas envie de faire une pause pour dormir car je ne sais pas si j’arriverai à repartir. Cette sensation de courir et d’être en micro-sommeil, c’est la même sensation que lorsque tu t’endors au volant, sauf que là tu es en mouvement.

La nuit est passée, je décide de m'arrêter au stand kiné, j’ai du mal à faire cet arrêt mais je me dis que cela sera bénéfique. Il y a quelques personnes devant moi, après 30mn d'arrêt je trouve cela trop long alors je repars, mais avec du mal car après plus de 30mn en position assise ben t’es cassé.
Je repars donc pour un tour, au suivant je décide de prendre mon mal en patience et d’attendre pour un massage.
45mn plus tard me voila reparti, mais rien à faire la douleur persiste, je dois me faire à l'idée que ça va être dure et que je vais finir dans la souffrance. Je continue mais je n’arrive pas a faire plus de 50m en courant, les montées et les descentes sont une galère pas possible. Je dois m'arrêter à plusieurs reprises pour tendre mes jambes, j’ai les larmes aux yeux de douleur mais aussi de déception car mon corps ne suit pas. Le mental prend le relais grâce aux encouragement des participants, des amis et de la famille.

Je continue plus de 30km avec cette douleur et je sais que je n’arriverai pas à mon objectif. Mais je n’ai pas envie de me démolir totalement car j’ai d’autres aventures qui m’attendent. Alors je me dis que j’irai tranquillement jusque 130km et ensuite je stopperai ma course. Je stoppe donc au bout 23h de course.

Je suis fier de moi car malgré cette douleur j’ai parcouru ma plus longue distance. Mai je suis un peu déçu du résultat car je sais que j’aurai pu faire mieux si mes genoux ne m'avaient pas lâché.
J’ai respecté mes engagements envers moi-même à savoir : ne rien lâcher, passer du bon temps, ne pas dormir, connaître de nouvelles sensations. Je peux aussi me dire que mentalement je suis bien, j’arrive à gérer la fatigue et la douleur.
J’ai hâte de partir sur une course de 24h en pleine nature sur un parcours technique.

Je tiens à remercier tous mes proches et amis pour le soutien, leurs encouragements, la ptite tape dans la main. Certains m’ont même accompagné sur le parcours, on a pu échanger de belles paroles, des conseils, mais surtout vous m’avez tous reboosté le moral. C’était top merci à vous.
C’est ça le sport pour ma part, le partage, le défi sur soi-même, les paysages, les rencontres et avoir la sensation de vivre et d’être vivant. Les douleurs en font partie.
A très vite sur ma prochaine aventure…

Lui

Photos