Ardenne Mega Trail 2017

Récit de l'Ardenne Mega Trail le samedi 24 juin 2017 près de Charleville-Mézières. Un parcours boisé magnifique dans les Ardennes françaises avec de belles côtes bien raides.

Détails de la course

Inscription : 

Inscription en ligne, clôturée 20 jours avant.
Site web dédié : http://www.ardennes-megatrail.com

Dossard :

À retirer la veille.
En cadeau : un buff, une veste noire Softshell sans manches Raidlight (finisher)

Détails :

Libellé	Type	Commune	Distance	Dénivelé +	Tarif
AMT	Trail	Les Hautes Rivières	12-54-93km	4800m	10-40-50€

Runner	Chrono 2017
Elle	54km	11h
Lui	93km

Parcours et dénivelé du 54km :

Matériel obligatoire (vérifié au retrait des dossards) : couverture de survie, sifflet, lampe frontale, bande élastique adhésive 6cmx2m, 1,5L d'eau
2 barrières horaires
Course qualificative UTMB® : 3 points
1 passage à gué (fin de parcours)
Le prix de l’inscription inclut le petit déjeuner d’avant course et le repas d’après course
Douche, kiné, osthéo, pedicure, podologue
471 partants - 362 Finisher - 109 abandons/hors délais (20%)

Parcours et dénivelé du 93km :

Matériel obligatoire (vérifié au retrait des dossards) : couverture de survie, sifflet, lampe frontale, bande élastique adhésive 6cmx2m, 1,5L d'eau
4 barrières horaires 
Course qualificative UTMB® : 5 points
1 passage à gué (fin de parcours)
Sac d'allègement possible en milieu de parcours
Le prix de l’inscription inclut le petit déjeuner d’avant course et le repas d’après course
341 partants - 185 Finisher - 156 abandons/hors délais (40%)

Résumé de l'Ardenne Mega Trail - 2017

Elle - 54km Roc de la Tour

Météo : nuageux, 25°C
Mon équipement : Baskets Kalenji Kiprun trail, short, jupe, un débardeur, manchons bras, sac trail Kalenji, guêtres Salomon, bâtons Raidlight, montre avec chrono, bracelet avec dénivelé de la course.

Alimentation :
Comme ce trail est en semi auto-suffisance il faut prévoir de quoi se ravitailler. Personnellement nous ne sommes pas très gels et barres de céréales, nous privilégions les aliments plus classiques et le fait maison.
Donc dans mon sac j’ai : une briquette de soupe, du jambon à la coupe, des pâtes de fruits, une compote et du gel fait maison (recette d’Alain roche sans le café). Et pour le moral des Minis Mars, car c’est bien connu “un Mars et ça repart !”
Et bien sur 1,5l de boisson d'effort maison dans ma poche à eau.
Au petit dej : banane, pain d’épices et un kiwi

Retour dans les Ardennes mais cette fois-ci française.
D’après les échos d’amis traileurs c’est un parcours très dur et technique qui nous attend. Cela sera donc un bon entrainement pour notre gros objectif de l’année fin août en haute montagne. J’ai déjà fait cette distance et ce dénivelé donc je devrais pouvoir terminer ce parcours, sauf blessure. Pour mon homme c’est différent.
On part donc vendredi en début d’après-midi avec notre Toto Traileur pour 3h30 de route.
La canicule est passée, les températures sont plus clémentes, heureusement car la course aurait pu être annulée par la préfecture.

Sur place il y a bien un espace pour planter une tente, par contre pour les voitures c’est plus compliqué. On trouve finalement une place près du départ.
Puis direction la salle pour le retrait des dossards. Bon on retourne vite à la voiture car il faut présenter une pièce d’identité et le sac avec le matériel obligatoire (bande élastique, couverture de survie, sifflet, 1,5l d’eau, lampe frontale).

Puis on s’arrête au stand goodies et là on craque pour un sac (mon homme enviait le mien), une gourde et des manchons car les prix sont vraiment attractifs.

Puis en sortant on s’arrête aussi à un stand où je craque pour une paire de bâtons. Il m’en fallait et en plus le vendeur de Rand’O’Run me fait un prix. Problème je n’ai plus assez d’espèces et je n’ai que la CB.
Du coup on se dirige à pied vers le centre ville et en croisant une habitante je lui demande où je peux trouver un guichet. Et là je reste comme deux ronds de flan quand elle me dit qu’il n’y a pas de banque, le seul guichet est dans un commerce mais à cette heure il est fermé. Il faudrait retourner jusqu’à Charleville Mézières et faire 1h de route aller/retour. Bref c’est mort ! Pourtant c’est pas un mini village.
Heureusement un autre coureur me dépannera, encore merci Geoffrey S.

Après un apéro entre traileurs direction la voiture pour la préparation du matériel et du couchage.
J’ai un peu de mal à dormir, en plus on entend les essais de la sono jusque 23h. Mais on a pas à se plaindre car en tente c’était encore plus bruyant apparemment, on entendait le pet d’un campeur à 15m mdr.

Je me lève à 4h pour assister au départ de mon homme sur le 93km sous les flambeaux, j'espère que tout ira bien pour lui.
Maintenant c’est à mon tour de tout préparer, pour une fois j’ai le temps c’est cool.
Comme il me reste 1h30 avant le départ je décide de m’allonger un peu… Mais je me réveille en sursaut avec le bruit, je regarde l’heure et là je m’aperçois qu’il ne me reste que 30 minutes pour remplir ma poche à eau, me tartiner les pieds de Nok et d’aller au toilette.
Bref je dois être née pour être à la bourre lol.

Je me place 2 minutes avant le départ, puis en passant l’arche et en regardant les concurrents je me dis “Et merde, j’ai oublié mes bâtons !”. Heureusement on fait une boucle, donc en revenant je retourne à la voiture pour les prendre. Je ne suis pas à 2 minutes près et même avec cet arrêt je ne suis pas la dernière.
Bon par contre nous sommes 500 et ça bouchonne direct lors de la première côte. Au moins j’ai le temps de m’échauffer lol.

On arrive à mi-chemin où la statue du Christ nous attend, puis ça remonte à la queuleuleu. On accède au premier sommet et à sa vue panoramique.
Je regarde ma montre, 50 minutes de passées et on est toujours les uns derrière les autres. Difficile de dépasser car c’est toujours en single.

En descente je prends parfois quelques risques en doublant certains frileux. Je préfère dérouler car freiner fait encore plus mal aux cuisses et aux pieds.
La terre est très sèche donc le passage des coureurs engendrent beaucoup de poussière, pas top quand on a des lentilles.
Par contre je sens que le dessous de mon gros orteil gauche chauffe, je n’ai pas assez serré ma chaussure. Je prends donc le temps 2 minutes pour refaire mes lacets.

Je passe par des chemins champêtres avec des fleurs violettes ou de grandes fougères.
Au bout de 2h de course je suis vraiment à mon allure course, il y a d’autres coureurs avec qui je joue au yoyo mais nous sommes plus étirés.
J’ai un petit creu alors je mange un mini Mars.
Je reçois un message de mon homme qui me rassure car tout se passe bien pour lui.
J’attends d’arriver au premier ravito pour lui envoyer de mes nouvelles.

J’y arrive au bout de 3h15 de course, j’ai parcouru 20km. C'est juste un point d’eau donc j’en profite pour me débarbouiller la tête et les mains car je suis noires avec toute cette poussière. Je repars au bout de 5 minutes.

Je traverse des ruines taguées en pleine forêt, puis vient une côte raide et interminable.
Quand c’est comme ça je préfère regarder le sol pour ne pas me décourager. Je suis contente d’avoir mes bâtons, j’avance à allure régulière.
Quand j’arrive tout en haut je regarde tout ce que je viens de grimper, mais en continuant sur le tracé je m’aperçois vite que rebelote ça grimpe. Je crois de nouveau que c’est la fin mais non ça remonte lol.

Après un passage dans une forêt de sapin j’arrive à Jurassic Park !
Une vue panoramique, des pics rocheux qui sortent des fougères, c’est juste magnifique. Je m’arrête toutes les 2 minutes pour prendre en photo et vidéo.
Et puis je me dis “Si tu veux continuer à voir de beaux paysages avance, car il y a des barrières horaires”.

Le sol se transforme, j’ai l’impression d’être sur les terrains rocailleux des Causses avec des rochers à franchir.
Je traverse ensuite un chemin en bois permettant de découvrir la légende attachée à ces lieux, qui m’amène jusqu’à un escalier et la statue en pierre des quatre fils Aymon et leur Cheval Bayard.

Puis j’entends au loin un speaker, le ravito n’est pas loin.
En descente j’aperçois le village de Bogny-sur-Meuse, je regarde ma montre, ça va je suis dans les temps. Je traverse le pont en courant et j’arrive avec 35 minutes d'avance sur la barrière horaire.
Je suis au 27°km, 4h40 de course, j’ai fait la moitié du parcours.

J’en profite pour me ravitailler, je bois ma briquette de soupe et je mange un bout de pain d'épices et une barquette aux fraises. Et je remplis ma poche à eau.
Autour de moi 5 coureurs abandonnent, certains pour des problèmes physiques, d’autres je ne sais pas ce qui leur passe par la tête lol.
Je commence à me refroidir donc je repars au bout de 15 minutes.

Je traverse une usine, c’est original comme parcours. Puis je traverse le village et c’est reparti pour une nouvelle grimpette.

Arrivée en haut la statue en métal du Chevalier Dardennor domine le Rocher de l’Hermitage.
Je redescends et je repasse un village et un pont et là j’aperçois un mur vert. Je sais que je vais devoir le franchir.
La montée commence en plein soleil, j’ai chaud, puis j’entre dans la forêt. J’ai jamais autant sué et bu sur une course, heureusement que la majorité du parcours est ombragé.

Quand j’arrive tout en haut je ne peux qu'admirer le paysage, y a pas à dire ça se mérite lol.
J’ai hâte d’arriver au 3° ravito et à la dernière barrière horaire.
J’y suis en 6h50, je suis au 34°km, j’ai encore 20km et au moins 4h de course.

J’ai un peu peur sur le coup quand j’entends les bénévoles dire qu’il sont à cours de ravito, heureusement il y a encore de l’eau. J’entends aussi qu’il y a 2 abandons.
Je me rafraîchis, je mange une compote et je repars.
Maintenant je me dis que j’ai le temps, j’y vais en mode rando, je profite du paysage.

J’arrive à un ruisseau, j’ai qu’une envie c’est de plonger mes pieds dedans. Je m’assois, je trempe mes mains et j’hésite. En effet je n’ai rien pour essuyer mes pieds et je n’ai pas envie d’avoir mes chaussettes mouillées pendant 4h ! Mauvais souvenir du Trail des Fantômes.

Je longe ce ruisseau sur plusieurs kilomètres, j’ai l’impression qu’il m’appelle lol “vient t’assoir et profiter du lieu”. J'admire les libellules bleus.
Beaucoup de coureurs à cet instant me doublent, je commence même à somnoler.
J’ai l’impression que mon cerveau a décroché depuis qu’il a passé cette barrière horaire.
Je finis par quitter le ruisseau, je traverse un chemin, un bénévole m’encourage mais surtout une concurrente me double et me dit “c’est maintenant qu’il faut courir”.
Et c’est vrai elle a raison, cette partie est assez roulante faut que j’en profite.
Au final je finis par la doubler, ce passage plus actif finit par me réveiller.

Puis cela monte et j’arrive même sur plusieurs rochers à escalader. Je me débrouille plutôt bien contrairement à d’autres plus frileux.

Sur le parcours un coureur m’appelle et me demande si j’ai un peu d’eau car il est à sec depuis 5km. Je lui transvase donc la moitié de ce qu’il me reste dans ma poche eau.
On en profite pour faire quelques kilomètres ensemble et papoter.
Le ravito n’est normalement pas loin mais il se laisse désirer, j’ai trop envie de boire de l’eau fraîche, de m’asperger la tête.
Et quelle joie quand je vois qu’une douche de fortune a été mise en place près du dernier ravito.

J’en profite pour me rafraîchir et surélever mes jambes, il reste 7km, je suis à 9h30 de course. J’ai plus envie de rien, mon ventre est tout crispé, même l’eau commence à me dégoûter.

Alors je ne perds pas de temps et j’entame la dernière côte, mais elle pique, elle est très raide et surtout interminable. Je manque de force mais j’essaie de tenir la cadence et ne pas réfléchir ou m‘arrêter. Je m’aperçois qu’on est tous dans la même galère quand j’en vois sur le côté s’arrêter ou vomir. Un coureur derrière moi sort en voyant cette scène "Ha c'est beau les Ardennes hein ?" C'est vrai que vu sous cet angle lol.
Mais arrivée en haut je suis trop contente.
Le terrain est relativement plat mais j’ai plus le courage de courir, je me dis que si j’étais short au niveau de la barrière je serai entrain de courir quand même lol.
Puis le terrain descend légèrement alors je cours en laissant dérouler, je me dis qu’après c'est la fin.

Mais non cela remonte, je passe par la ruine d’un château, des escaliers en pierre, et je me dis “mais c’est quand le passage en rivière !”.

J’aperçois enfin une route et des supporters qui me préviennent qu’elle est à 250m. Ha ça y est j’y suis, l’eau finit par rentrer dans mes chaussures et ça fait trop du bien.
Puis au bout de quelques minutes je trouve que l’eau n’est même pas assez fraiche lol.

Au bord de la rive on me précise que l’arrivée est à 500m.
Alors je cours, et je vois enfin l’arche d’arrivée au bout de 11h de course.
Le repas d'après course étais trop compliqué pour mon estomac barbouillé, la salade Ardennaise c'est spéciale lol, par contre la salade de fruits est passée nickel.

C'est l’une des courses les plus dures que j’ai faite, le paysage ressemble par moment à la Bouillonnante mais les côtes sont beaucoup plus raides et longues.
Le paysage magnifique ça se mérite !

Encore merci à Geoffrey S. car sans bâtons j’aurai encore plus souffert, et aussi au stand kiné présent jusqu'à 2h du matin (la fin de course), et c'est rare. En plus j'ai pu tester un sèche cheveux cryothérapie, ça m'a fait du bien, j'avais les jambes plus légères.
Et merci quand même au pédicure bourreau qui m'a percé une cloque en dessous de l'ongle, je ne devrais pas le perdre du coup. C’est ça de se cogner les pieds dans des rochers.

Elle - Une runneuse à Jurassic Park

Vidéo

Lui - 93km AMT

Mon équipement : Baskets Adidas Terrex Skychaser, short, un tee-shirt, manchons bras, sac trail Grimmel 12L (boisson d'effort maison), bâtons leki, montre avec chrono, MP3, bracelet avec dénivelé de la course.

Après une courte nuit dans la Toto Traileur, le téléphone sonne, je me lève avec du mal, j'ai 40 minutes pour me préparer et déjeuner.
Je saute dans ma tenue d'explorateur et je vais dans la salle pour déjeuner. Rien ne me donne envie, j'essaie de manger du pain avec de la confiture et un thé mais rien ne passe, je n’ai pas faim.
Du coup j'écourte pour finir de me préparer et aller au toilette. Mais y'a pas moyen non plus lol.

Direction la ligne de départ, j'ai pas d'appréhension, une seul envie être finisher.
Je me place en ligne de tête pour un départ aux flambeaux. J'avais prévu de partir doucement mais finalement je prends un départ rapide pour éviter les ralentissements.
Petite boucle d’1km avant d'attaquer la première montée, je me sens bien.
Il fait déjà chaud donc je baisse mes manchons. Le soleil se lève, les chemins sont parsemés de feuilles mortes alors je reste prudent car on ne voit pas ce qu'il se cache sous ce tapis.
Au bout de 40 minutes BIG saut de l'ange ! La gueule par terre, les gourdes se sont ouvertes, fait chier !
Des traileurs me demandent si ça va, je suis légèrement énervé et ça me refroidit.
Le terrain de jeu est super, comme je les aime, très vallonné avec des descentes et des montées en single. Je prends le temps d'admirer le paysage et d'immortaliser l’instant avec des photos.
Il fait lourd, j'ai des bonnes jambes mais je reste sur la réserve car je ne sais pas ce qui m’attend.

Premier ravito, 2h56 de course, je prends le temps de grignoter et de remplir mes gourdes.
Je redémarre 10mn plus tard en petit trot jusqu'à la prochaine montée, bien longue. Le sol est rocailleux et bien sec. Je m'arrête dès que j'en ai un peu marre car le chemin est encore long et j'ai pas envie de me cramer.
Qui dit montée dit descente, là je prends mon pied en mode avion de chasse, je freine parfois brusquement pour photographier ou filmer. Les coureurs se demandent souvent pourquoi je stoppe net, cela peut parfois en agacer certains car je joue au yoyo. Mais chacun sa course, moi j’aime partager ses magnifiques décors.
Et là j'adore, un chemin avec pleins de fougères et des grosses roches.

J’arrive ensuite sur un chemin en bois qui m'amène jusqu'à un cheval de pierre.
Je suis plutôt dans les temps, le but est de continuer cette progression sans me cramer.
Je sais que le prochain point de ravitos est proche Je suis à sec, il est temps de refaire le plein et de manger un morceau.

Après avoir repris des forces je repars 5mn plus tard, j’ai 1h d'avance sur la barrière.
Direction une ancienne usine, c'est original et à la fois décalé pour un trail.
Je regarde ma montre, je parle avec d’autres coureurs qui se posent déjà la question s'ils vont réussir à passer la ligne avec les barrières horaires.
Je préfère les quitter pour ne pas perdre ma motivation. Mes jambes et ma soif d'être finisher sont toujours présents.
Nouvelle grimpette qui m'amène à une statue de chevalier, la vue de la haut est sympa.
Après un petit passage en sous-bois j'arrive devant un champs de fougères, c'est trop beau. Aucun chemin de tracé, tu ne vois pas où ça t'amène, en plus ça monte.
Le ciel est très dégagé et il fait chaud.

J'arrive en haut pour ensuite redescendre sur un chemin forestier.
C'est reparti pour du technique en sous-bois avec de belles montées. Je suis parfois obligé de mettre les mains au sol pour franchir la roche.
Je me régale, j'en ai plein les yeux. Je suis un bon moment seul en forêt, je me ressource et je ne pense à rien sauf à admirer la beauté de la nature.
Je fais même une pause déjeuner.
Je trempe ma casquette dans un petit ruisseau et je me rafraîchis le visage, ça me fait un bien fou.

J'arrive au nouveau ravito où je retrouve un ami. Je décide de l’attendre pour faire un petit bout de chemin ensemble.
Mais cette pause dure trop longtemps et pour repartir c'est la galère. Nous avons 5h et 20km à parcourir pour passer la prochaine barrière horaire, et vue le dénivelé c'est loin d’être trop.
La grosse partie arrive, ça monte sec et longtemps, je prends mon temps, je joue la sécurité.

Cette montée est bien sympa mais la descente qui suit est beaucoup plus violente. J'ai jamais vu ça, un truc de dingue, tu slalomes entre les arbres, le terrain est friable et très dangereux. Impossible de courir, les ischio et les chevilles sont hyper sollicités.
Le temps passe, je vois petit à petit mes chances de franchir la ligne s'éloigner mais je refuse de lâcher l'affaire.
J'arrive enfin en bas de cette fameuse descente qui m'a fait perdre un temps fou.
Je poursuis ma progression, j'entends de l'eau, je vois une rivière avec des jolies petite cascades, j’ai trop envie de m’y baigner.
C’est superbe mais les pierres glissent à mort.

J'arrive au pied d'une montée, un bénévole m’avertit que la côte fait 350m pour 170m de D+. Un mur le truc, jamais vu ça !
J'aperçois quelques coureurs qui abandonnent à cet endroit sans même essayer de la monter.
Je demande quand est le prochain ravito, il me répond dans 2km. Il me dit aussi que ça va être compliqué de franchir la prochaine barrière horaire car le terrain est très technique et ne fait que monter.
Je suis à 65km, il me reste 1h45 pour parcourir 10km, je refuse de lâcher alors je monte cette monstrueuse côte de Madagascar.
Arrivé en haut c'est pas fini, tu remontes encore avant de redescendre. Je suis le dernier coureur à essayer de terminer cette course.
J'arrive en bas, il me reste 1h15 pour faire 8km les bénévoles me disent clairement que c'est impossible, qu’il faudrait au moins 2h car ça monte sec.
Je refuse pourtant d'abandonner, alors je repars même si je sais très bien que je ne serai pas finisher. Je suis très mal, j'ai envie de pleurer, je ne sais pas si le jeu en vaut la chandelle.
Je continue jusqu'au pied de la prochaine montée et j’appelle ma chérie pour lui demander conseil, si je dois stopper ou continuer. Mais elle ne répond pas (elle a terminé sa course et elle est sous la douche à cet instant). Ma motivation me quitte et je décide de faire demi tour pour déclarer forfait. Je suis dégouté car physiquement je vais bien, j'ai simplement mal géré ma course.

No finish pour moi donc, avec un arrière goût d’inachevé.
J'ai adoré cette course qui et jusqu'à présent la plus dure techniquement que j’ai faite.
Je me suis trop écouté dans les montées et j’ai beaucoup trop traîné au ravito du 51km. L'expérience fait avancer, à très vite sur une prochaine aventure.

Lui - un traileur no finisher

Photos