Récit des 65km du Trail de La Primavera le dimanche 19 mars 2017 en
Belgique. Un parcours boisé autour d'Andenne en Wallonie où le photographe Geoffrey Meuli expose ses plus belles photos en pleine nature, sur tout le parcours !
Site web dédié : http://trailprimavera.be/
En cadeau : petit sac Salomon, gobelet
Médaille finisher
Parcours vallonné et boisé autour d'Andenne. Au programme : de belles côtes, des descentes en rappel, des rivières, des rochers…
Visiter une expo photos en courant dans les bois, un concept unique !
Pas de barrières horaires
3 ravitos
Douches dans la salle, consignes
Mon équipement : Baskets Adidas Terrex Skychaser, short, jupe, veste coupe-vent Wind Trail Kalenji, 1 tee shirt manches courtes, manchons bras, manchons mollets Booster, sac trail Kalenji (boisson d'effort maison, jambon, compote, briquette soupe, mini Mars, gel maison), guêtres Salomon, montre avec chrono, MP3, chaussettes doigts Toe Toe. Bracelet avec dénivelé de la course.
Petit déjeuner : Fromage blanc, muesli 3 chocolats, lait de soja au chocolat, banane.
Premier trail long de l’année.
Levée à 2h30 du matin pour un départ en covoiturage à 3h30.
J’essaie de me reposer un peu dans la voiture mais j’ai du mal.
Il fait un vent de ouf et il pleut, j’ai un peu peur car je ne suis pas équipée pour la pluie et je n’ai jamais fait un trail long dans ces conditions.
Arrivée à Andenne après 2h30 de route je suis étonnée, je m’attendais à un petit village et en fait c’est une grande ville.
On a un peu de mal à trouver le lieu qui se trouve dans un lycée technique. On décide de se garer près d’une zone commerciale et de marcher 10 minutes. On voit une arche en bordure de rue qui donne sur un cul de sac, et il faut passer la petite grille sur la gauche pour entrer.
Direction les toilettes car j’en peux plus mdr. Il y a foule chez les hommes par contre chez les filles personne, pas beaucoup de ouf féminine sur ce parcours lol.
On retire facilement notre dossard et on repart à la voiture chercher nos sacs pour les déposer à la consigne.
Je me change mais je décide de ne pas trop me couvrir. Je cherche partout après mon porte dossard grrr ! Du coup je finis par accrocher mon dossard à l’arrière de mon sac avec des épingles.
Je prends une photo de mes chaussures avant, bye bye les couleurs et bonjour la gadoue.
Petit briefing et on part tous en marchant vers le lieu de départ à 10 minutes à pied. Juste le temps d’arriver sur la place devant la mairie et le départ est donné, il est 7h10.
Je retrouve mon porte dossard qui barloque sur le côté de mon sac mdr.
Quelques minutes sur le bitume puis direction les bois et déjà une belle montée nous attend.
Ça chauffe direct et j’ai même trop chaud, heureusement que je ne me suis pas trop couverte. Au bout de 15 minutes plusieurs coureurs sont sur le bas côté pour enlever une couche.
Moi aussi je décide d’enlever mon coupe vent.
J’ai les jambes lourdes mais je me dis que ça va passer comme d’habitude au bout de 40 minutes.
J’attaque une descente boueuse parsemée de pierres et je commence à ressentir une douleur à ma cheville. J’espère que ça ne va pas durer. En même temps je n’ai pas pris le temps de m’échauffer, j’aurai du !
J’attaque de nouveau une montée dans une sapinière où je peux apercevoir les photos du photographe Geoffrey Meuli, elles sont superbes. Je connaissais ce photographe car nous avions eu la chance d'être sur l'une de ses photos au Trail de La Bouillonnante.
Arrivée en haut je ne peux qu'admirer le paysage bien vert et vallonné.
Je suis en queue de peloton et je me dis que psychologiquement c’est pas plus mal, ça me fera du bien de remonter un par un les autres coureurs, comme à la OSO. Ou alors je vais encore plus plomber mes jambes à cette allure !
J’entre ensuite dans une forêt avec un vieux muret en pierre parsemé de mousse et la rivière en contrebas. J’adore.
Puis j’entre dans le mou lol. Un passage bien boueux, une tranchée de plusieurs kilomètres faite par un tracteur.
Derrière moi un coureur fait le bruit d’un sanglier mdr, j’espère ne pas l’avoir dans les pattes bien longtemps.
En sortant du bois j'atterris sur une petite route où j’aperçois une amie et son compagnon. Celui-ci lui fait un petit bisous et s’envole seul vers de nouveaux horizons. Je la rattrape et décide de faire quelques kilomètres avec elle. Je lui dis que le mien n’a même pas fait 1km avec moi lol.
Arrivée en haut d’une colline, en plein vent glacial avec une pluie fine je décide de remettre mon coupe vent. Puis direction de nouveau la forêt.
De belles montées et aussi de belles descentes nous attendent et surtout de belles glissades sur les fesses mdr. Quand c’est comme ça il vaut mieux rester accroupi et se laisser glisser, la chute fait moins mal !
J’essaie à un moment de descendre sur le côté mais mon pied ne s’arrête pas et je me retrouve en écart facial. Je précise que je ne sais pas le faire hein lol. Bref une franche partie de rigolade.
Vient ensuite ma partie préférée du parcours, les montées à la corde et les descentes en rappel.
Je me fais une frayeur en bordure de champs sur un chemin étroit bien boueux et glissant, car j'ai le réflexe de me rattraper, sauf que ce qui longe ce champ c'est une barrière en fil barbelé !
On aperçoit en sortant du bois les tonnelles du premier ravito.
_“On ne sait que choisir” dis-je.
En effet, tout me donne envie. Forcément il y a des gaufres : de Liège et de Bruxelles, au chocolat, à la confiture… Je prends un quartier d’orange, un bout de banane, un morceau de chocolat et je repars avec une gaufre au chocolat que je mange dans la montée qui suit.
Le salé se sera pour le ravito 2, certainement vers 12h.
Il est 10h. Je dis à mon amie “2h50 pour faire 20km, ça nous fait au moins 9h de course”.
C’est ce que je m’étais donnée comme temps, moins de 10h, ayant fait 10h40 pour 70km à la OSO.
Mais je suis partie trop confiante, aucun trail long ne se ressemble, trop de paramètres…
En arrivant au sommet on admire le paysage et on aperçoit d’autre coureurs sur la vallée arborée sur la gauche.
Quelques montagnes russes en pleine forêt et 20 minutes plus tard on arrive aussi de l’autre côté.
Puis on attaque THE côte, je décide donc de sortir les bâtons. J’ai de nouveau trop chaud !
En fait je ne fais qu’ouvrir/fermer, enlever/remettre mon coupe vent sur toute la course. Du coup je le laisse toujours par dessus mon sac, comme c’est celui de mon homme il est grand, pas de soucis.
En pleine forêt on est à l’abri mais dès qu’on en sort c’est rafale de vent et bruine. Mais je suis contente je m’attendais à vraiment pire au niveau temps.
Puis on arrive sur une partie plutôt roulante mais je n’arrive pas à avancer, j’ai les jambes lourdes depuis le début, souvent ça passe mais là non. J'ai l'impression d'avoir 10kg de lest dans chaque mollet. C'est plus un diesel que j’ai mais un tracteur !
Je trottine comme une grand-mère, je n’arrive pas à lever les genoux et dérouler, j’ai l’impression d’avoir des barquettes aux pieds. En plus j’ai une cloque au petit orteil gauche. Je me dis qu’au prochain ravito je vais prendre mon temps pour la percer, surélever mes jambes et bien manger.
Forcément on commence à se faire rattraper par un duo de coureuse.
Parfois l’orga c’est éclaté au niveau du balisage mdr, il y en a partout.
Je passe un pont au dessus du fleuve et je continue tout droit mais je ne vois plus de rubalise à l’intersection. Je me retourne mais je ne vois plus mon amie, je vois un coureur avec lequel je discute et j’aperçois une rubalise. En fait il fallait tourner tout de suite à gauche à la sortie du pont.
Puis je vois la tonnelle du ravito 2, il est 12h15. J’ai donc mis 2h15 pour faire 13km ! Et là je suis un peu démoralisée, moi qui pensait arriver pour le goûter, je ne vais pas arriver avant 18h ! En plus je n’ai pas pris de lampe frontale pensant arriver bien plus tôt. Il va falloir que j’active le pas.
Je regarde si mon amie arrive, j’espère qu’elle ne s’est pas perdue. Je la vois arriver 5 minutes plus tard. Elle aussi commence à subir la course, elle a des contractures aux cuisses.
Comme il n’y a que des Tucs, cacahuètes et chips en salé, je sors ma briquette de soupe aux légumes. Puis je perce ma cloque, l'entoure de Mefix et surélève mes jambes 2 minutes.
Les jeunes scouts bénévoles nous redonnent un coup de booste avec leur bonne humeur et leur musique.
Et je repars clopin clopant, j’ai trop mal à l'orteil, mais je me dis que ça va passer alors j’encaisse. Puis ça remonte et de nouveau plusieurs passages techniques à la corde. En fait ce qui aurait été pratique c'est des mitaines.
Au bout de quelques temps je me retourne et je ne vois plus mon amie, je vais donc continuer solo et je mets mon MP3 en marche.
J'ai un regain d'énergie alors j'en profite. La seule chanson qui me vient en tête c’est “je suis seule au monde…” En effet, personne derrière et devant moi du ravito 2 au ravito 3 !
Je croise juste parfois une troupe de scouts.
De nouveau de belles descentes en rappel sur une pente bien boueuse et bien glissante. Comme plusieurs coureurs sont passés, la fin de la corde est tellement boueuse que je glisse comme une anguille. Mes mains et du coup mes bâtons sont pleins de boue, faut que j'évite de me frotter la figure lol.
Heureusement après quelques minutes je descends vers la rivière en contre-bas et je prends quelques minutes pour faire un brin de toilette. Car je ne vais pas me servir au prochain ravito avec des mains dans cet état.
Puis vient un passage sur des rondins de bois et là concentration maximum mdr. Bon avec des bâtons ça aide, résultat je n’ai pas les pieds mouillés ouf.
À la fin d’une descente bien raide j’atterris sur une route et je vois des balises sur ma gauche et derrière moi. La vue des rochers me tente bien donc je monte, je passe sous une porte en pierre et là je m’aperçois que je reviens sur mes pas, et merde !
En fait je ne devais pas dévaler la pente entièrement je devais dévier sur la gauche bien avant.
Du coup je fais demi-tour, je repasse sous la roche et je traverse la route.
Parfois je suis "la tête dans le guidon", dans mes pensées, je trace ma route tout droit… Heureusement des grandes lignes de craies blanches ont été tracées à terre, ça me réveille, je lève la tête et je vois sur le côté des rubalises. Là je me dis "Sois plus vigilante !"
Mon homme me dit par sms qu’il vient de passer le dernier ravito, je luis dis que je suis normalement à 4km.
Mais au bout d’un certains temps je regarde mon bracelet avec le dénivelé et je n’en vois pas le bout. J’ai peur de m'être perdue, je devais passer 5 montées et je suis en ville sur du plat !
Je suis rassurée quand je vois la première, je les compte une par une. À la quatrième je traverse une rue où je vois un bénévole, je lui demande si le ravito est encore loin et il me répond : “à 4 kilomètres”.
Et là c’est le drame lol. Je suis au bout de ma vie dans ce que je pense être la dernière côte. Je me dis qu’il doit se planter, que le ravito doit être derrière cette côte. Mais non, pas après pas et à la vue d’une nouvelle montée je dois me faire à l'évidence.
Je me fais rattraper par un coureur dans celle-ci, je lui demande à combien de kilomètres nous sommes. Son GPS affiche 49, ha enfin j’y suis presque !
À 15h50 j’aperçois enfin une tonnelle accolée à un garage comme un mirage. J'ai mis 3h20 pour faire 17km !
J’y rencontre des amis coureurs. Je mange un quartier d’orange, un bout de gaufre au chocolat et je relève quelques minutes mes jambes.
Je repars et je rattrape mes amis quelques minutes plus tard. Ils souffrent aussi et je décide de faire un bout de route avec eux. On marche et on discute, et je les motive à recourir en descente car j’ai envie de rentrer avant l’aube.
Mais j’ai de plus en plus mal aux jambes, mes pieds sont explosés, j’ai l’impression qu’ils sont en pierre !
On passe une belle côte mais je sais qu’il en reste encore une bien raide, mais qu’après c’est la fin. On aperçoit enfin ce mur !
Une petite pause pipi pour tout le monde et c’est parti… En fait une fois dedans elle n’est pas si affreuse que ça lol.
Maintenant plus que 5km et on y est presque. Enfin plus facile à dire qu’à faire quand on a plus de jambes.
Je reçois un message de mon homme qui me prévient qu’il est arrivé. Je luis dis que je ne serai pas là avant 18h30. Je termine vraiment au mental car c’est vraiment une horreur.
Je rattrape 2 coureurs qui ont du mal aussi apparemment.
Et je vois enfin la ville, un long passage sur du bitume, une bonne rafale de vent en passant le pont et j’aperçois le lieu de l’arrivée.
Je longe le fleuve, je tourne à droite, un tapis bleu m’accueille et puis plus rien, je me demande où je vais quand j’aperçois mon homme sortir et m’encourager.
J’entre dans la salle, mes amis sont là pour m’acclamer et dernier effort et pas des moindre, je dois gravir l’échafaudage de l’arrivée.
L’orga me félicite aussi et me demande ce que j’ai pensé du parcours. Rien à redire juste que mes jambes n’ont pas suivies.
Mon homme n’a qu’une envie c’est de prendre sa douche, il attend depuis 1h. Bon elle est spartiate mais au moins il y en a, et l’eau est chaude. Il faut juste prévoir des tongs.
Quand je vois l’état de ma cheville je comprends pourquoi j’ai eu du mal à terminer cette course (et c'est encore pire le lendemain !). Je suis bonne pour 3 semaines de repos ! Problème j'ai les 50km de La Bouillonnante qui arrive…
Mais notre attente n’est pas fini car nous attendons comme à la OSO notre ami qui arrive dernier 3h plus tard. Merci à l’orga de l’avoir attendu, épaulée durant les derniers kilomètres et de l’avoir accueilli en fanfare avec le chant de la marseillaise.
Une belle course, un parcours magnifique et technique en pleine nature. Dommage que j'ai subi cette course.
Elle - Une runneuse en mode mémère
Une semaine avant l'épreuve j'ai décidé de me coucher le plus tôt possible afin d'être en forme, car la nuit sera courte et l'effort sera long.
Comme d'habitude je prépare mon sac la veille au soir. Je décide aussi de changer les musiques de mon MP3. Bref je ne suis pas au lit avant 22h45.
2h30 le réveil sonne, je suis fané, je sors rapidement du lit pour éviter de me rendormir. Direction la cuisine pour le petit dej, je n'ai pas faim mais je me force pour avoir un max d'énergie. Un double thé pomme/cannelle, pain Nutella et fruits secs, un jus d'orange et deux mini Yop à boire.
Je saute dans ma tenue de combat et direction les toilettes.
3h30 les potes arrivent à la maison pour le covoiturage. Durant le trajet j'essaie de me reposer.
Nous voila sur place direction la salle pour retirer les dossards.
Mon ventre commence à gargouiller, je suis pas trop bien d'un coup, les toilettes des hommes sont blindés ! Et merde, j'en peu plus et il me reste peu de temps avant le départ. Je décide donc d'aller chez les femmes où c'est le désert et super propre.
Je suis prêt et soulagé direction le départ. 10 jours que je n'ai pas couru.
Je pars prudemment en queue de peloton. Je suis dégouté car j'ai oublié mon baladeur à la consigne et ma montre bug. Petit à petit l'écart entre les coureurs s'agrandit, j'aperçois ma chérie en contrebas, je la crie, elle m'aperçoit et me fait un signe de la main. Je ne la verrai plus avant son arrivée.
Le temps se maintient et je transpire à mort, je ne suis pas trop bien, j'ai trop chaud. Je n'ai pas suffisamment de place dans mon sac pour mettre mon coupe-vent à l'intérieur, alors je reste avec et je regrette de l'avoir mis.
Le terrain est gras, j'ai du mal à adapter ma vitesse, je ne sais pas trop comment aborder la course, je ne suis pas dedans. Des amis me doublent, je me demande si je vais trop lentement ou si c'est eux qui vont trop vite.
Je maintiens ma vitesse, un ami me rejoint, on fait un petit bout de chemin ensemble dans les ornières de tracteur gorgées de boue.
Peu à peu l'écart se creuse et mon ami décroche. Je suis de nouveau seul et sans musique. Mes jambes sont lourdes, j'ai du plomb dans les baskets.
Je fais du ski dans les descentes boueuses. Mes pieds sont déjà trempés quand vient une petite descente bien raide, et première gamelle, heureusement pas de bobo. J'ai tous glissé sur le cul et les mains !
J'entends au loin un cri de guerrier, je me retourne, c'est mon pote qui commence sa course après avoir fait un bout de chemin avec sa moitié. Je sais qu'il va faire un bon truc, quelques paroles et il prend son envol. Je lis dans son regard qu'il va assurer. C'est un grand mon Link, j'aimerai avoir ses capacités. Je suis fan !
Le terrain devient de plus en plus technique entre les montées parsemées de pierres et les cordes. C'est dur de courir et de filmer lol.
Et bing une nouvelle chute, j'ai le genou en sang.
Je reprends un peu de vitesse jusqu'au ravito 1 que je passe à 9h40. Je mange un morceau de chocolat et une gaufre et je repars.
Le terrain est moins gras après ce ravito. J'admire le paysage et je me dis que mon rythme est correcte, qu'il ne faut pas tout donner car la route est encore longue.
Le vent monte, je passe en forêt et mon attention est portée sur le chemin parsemé de jonquilles. Les oiseaux sifflent ça sent le printemps, il manque un peu de soleil et c'est parfait.
Je trottine dans une descente, mais je ne lève pas suffisamment les pieds ce qui me vaut une belle chute. Je me suis pris une racine, en mode superman la tête en avant dans des branches de houx.
En voulant me réceptionner je me chope une grosse crampe dans le mollet et le pied gauche. Je reste au sol deux-trois minutes.
Un coureur passe au même moment et me demande si ça va, je lui réponds "ça va aller, ne t'arrête pas c'est gentil". Je repars, le mollet reste contracté mais ça passe. La musique m'aurait fait du bien.
Après une partie bitumeuse je traverse un pont pour rejoindre le ravito 2. Il est 11h49, je suis à 4h39 de course pour 33km. Je remplis mes gourdes, je mange un morceau et je repars.
Je transpire beaucoup alors je bois pour éviter les crampes.
Arrive un terrain comme je les aime, sinueux, bien vallonné, sauf que je glisse et j'arrive pas à courir.
Je filme, je marche, je monte, je glisse et boum sur le cul mdr.
J'entends des rafales de balles, sa canarde à mort, on croirait une attaque militaire !
Je regarde mon graphique avec le dénivelé pour me repérer, il est long ce dernier ravito.
J'y arrive enfin, le moral revient, c'est la fin. Je décide de donner tout ce qu'il me reste même si je sais que je n'y arriverai pas en 9h.
Je vois arriver un mur, plus impressionnant à l’œil qu'à monter, ça passe bien j'ai connu plus dur.
La fin est proche, je me transforme en mode machine, je remonte plusieurs coureurs.
J'arrive sur le bitume proche du centre ville, je cours le long du fleuve et j'aperçois des barrières et un tapis bleu au sol. J'entre dans la salle, mes amis sont là pour m'applaudir et me féliciter.
Je suis content de ma course car je termine bien, les jambes aussi. J'aurai pu envoyer d'avantage mais j'étais pas dedans et j'ai eu peur de me cuire.
Objectif assurer dans 1 mois sur La Bouillonnante.
Lui - un runner pas assez cuit
Détails de la course
Inscription :
Inscription en ligne, complet 1 mois avant. Le prix est vraiment très attractif.Site web dédié : http://trailprimavera.be/
Dossard :
À retirer le jour même ou quelques jours avant.En cadeau : petit sac Salomon, gobelet
Médaille finisher
Détails :
Libellé | Type | Pays | Distance | Dénivelé + | Tarif |
Trail de La Primavera | Trail | Belgique | 65km | 2200m | 14€ |
Runner | Chrono 2016 | |
Lui | 65km | 10h20 |
Elle | 65km | 11h30 |
Parcours et dénivelé du 65km :
Course qualificative UTMB® (4 points)Parcours vallonné et boisé autour d'Andenne. Au programme : de belles côtes, des descentes en rappel, des rivières, des rochers…
Visiter une expo photos en courant dans les bois, un concept unique !
Pas de barrières horaires
3 ravitos
Douches dans la salle, consignes
Résumé du Trail de La Primavera - 2017
Elle - 65km
Météo : nuageux, pluie fine, vent, 10°CMon équipement : Baskets Adidas Terrex Skychaser, short, jupe, veste coupe-vent Wind Trail Kalenji, 1 tee shirt manches courtes, manchons bras, manchons mollets Booster, sac trail Kalenji (boisson d'effort maison, jambon, compote, briquette soupe, mini Mars, gel maison), guêtres Salomon, montre avec chrono, MP3, chaussettes doigts Toe Toe. Bracelet avec dénivelé de la course.
Petit déjeuner : Fromage blanc, muesli 3 chocolats, lait de soja au chocolat, banane.
Premier trail long de l’année.
Levée à 2h30 du matin pour un départ en covoiturage à 3h30.
J’essaie de me reposer un peu dans la voiture mais j’ai du mal.
Il fait un vent de ouf et il pleut, j’ai un peu peur car je ne suis pas équipée pour la pluie et je n’ai jamais fait un trail long dans ces conditions.
Arrivée à Andenne après 2h30 de route je suis étonnée, je m’attendais à un petit village et en fait c’est une grande ville.
On a un peu de mal à trouver le lieu qui se trouve dans un lycée technique. On décide de se garer près d’une zone commerciale et de marcher 10 minutes. On voit une arche en bordure de rue qui donne sur un cul de sac, et il faut passer la petite grille sur la gauche pour entrer.
Direction les toilettes car j’en peux plus mdr. Il y a foule chez les hommes par contre chez les filles personne, pas beaucoup de ouf féminine sur ce parcours lol.
On retire facilement notre dossard et on repart à la voiture chercher nos sacs pour les déposer à la consigne.
Je me change mais je décide de ne pas trop me couvrir. Je cherche partout après mon porte dossard grrr ! Du coup je finis par accrocher mon dossard à l’arrière de mon sac avec des épingles.
Je prends une photo de mes chaussures avant, bye bye les couleurs et bonjour la gadoue.
Petit briefing et on part tous en marchant vers le lieu de départ à 10 minutes à pied. Juste le temps d’arriver sur la place devant la mairie et le départ est donné, il est 7h10.
Je retrouve mon porte dossard qui barloque sur le côté de mon sac mdr.
Quelques minutes sur le bitume puis direction les bois et déjà une belle montée nous attend.
Ça chauffe direct et j’ai même trop chaud, heureusement que je ne me suis pas trop couverte. Au bout de 15 minutes plusieurs coureurs sont sur le bas côté pour enlever une couche.
Moi aussi je décide d’enlever mon coupe vent.
J’ai les jambes lourdes mais je me dis que ça va passer comme d’habitude au bout de 40 minutes.
J’attaque une descente boueuse parsemée de pierres et je commence à ressentir une douleur à ma cheville. J’espère que ça ne va pas durer. En même temps je n’ai pas pris le temps de m’échauffer, j’aurai du !
J’attaque de nouveau une montée dans une sapinière où je peux apercevoir les photos du photographe Geoffrey Meuli, elles sont superbes. Je connaissais ce photographe car nous avions eu la chance d'être sur l'une de ses photos au Trail de La Bouillonnante.
Arrivée en haut je ne peux qu'admirer le paysage bien vert et vallonné.
Je suis en queue de peloton et je me dis que psychologiquement c’est pas plus mal, ça me fera du bien de remonter un par un les autres coureurs, comme à la OSO. Ou alors je vais encore plus plomber mes jambes à cette allure !
J’entre ensuite dans une forêt avec un vieux muret en pierre parsemé de mousse et la rivière en contrebas. J’adore.
Puis j’entre dans le mou lol. Un passage bien boueux, une tranchée de plusieurs kilomètres faite par un tracteur.
Derrière moi un coureur fait le bruit d’un sanglier mdr, j’espère ne pas l’avoir dans les pattes bien longtemps.
En sortant du bois j'atterris sur une petite route où j’aperçois une amie et son compagnon. Celui-ci lui fait un petit bisous et s’envole seul vers de nouveaux horizons. Je la rattrape et décide de faire quelques kilomètres avec elle. Je lui dis que le mien n’a même pas fait 1km avec moi lol.
Arrivée en haut d’une colline, en plein vent glacial avec une pluie fine je décide de remettre mon coupe vent. Puis direction de nouveau la forêt.
De belles montées et aussi de belles descentes nous attendent et surtout de belles glissades sur les fesses mdr. Quand c’est comme ça il vaut mieux rester accroupi et se laisser glisser, la chute fait moins mal !
J’essaie à un moment de descendre sur le côté mais mon pied ne s’arrête pas et je me retrouve en écart facial. Je précise que je ne sais pas le faire hein lol. Bref une franche partie de rigolade.
Vient ensuite ma partie préférée du parcours, les montées à la corde et les descentes en rappel.
Je me fais une frayeur en bordure de champs sur un chemin étroit bien boueux et glissant, car j'ai le réflexe de me rattraper, sauf que ce qui longe ce champ c'est une barrière en fil barbelé !
On aperçoit en sortant du bois les tonnelles du premier ravito.
_“On ne sait que choisir” dis-je.
En effet, tout me donne envie. Forcément il y a des gaufres : de Liège et de Bruxelles, au chocolat, à la confiture… Je prends un quartier d’orange, un bout de banane, un morceau de chocolat et je repars avec une gaufre au chocolat que je mange dans la montée qui suit.
Le salé se sera pour le ravito 2, certainement vers 12h.
Il est 10h. Je dis à mon amie “2h50 pour faire 20km, ça nous fait au moins 9h de course”.
C’est ce que je m’étais donnée comme temps, moins de 10h, ayant fait 10h40 pour 70km à la OSO.
Mais je suis partie trop confiante, aucun trail long ne se ressemble, trop de paramètres…
En arrivant au sommet on admire le paysage et on aperçoit d’autre coureurs sur la vallée arborée sur la gauche.
Quelques montagnes russes en pleine forêt et 20 minutes plus tard on arrive aussi de l’autre côté.
Puis on attaque THE côte, je décide donc de sortir les bâtons. J’ai de nouveau trop chaud !
En fait je ne fais qu’ouvrir/fermer, enlever/remettre mon coupe vent sur toute la course. Du coup je le laisse toujours par dessus mon sac, comme c’est celui de mon homme il est grand, pas de soucis.
En pleine forêt on est à l’abri mais dès qu’on en sort c’est rafale de vent et bruine. Mais je suis contente je m’attendais à vraiment pire au niveau temps.
Puis on arrive sur une partie plutôt roulante mais je n’arrive pas à avancer, j’ai les jambes lourdes depuis le début, souvent ça passe mais là non. J'ai l'impression d'avoir 10kg de lest dans chaque mollet. C'est plus un diesel que j’ai mais un tracteur !
Je trottine comme une grand-mère, je n’arrive pas à lever les genoux et dérouler, j’ai l’impression d’avoir des barquettes aux pieds. En plus j’ai une cloque au petit orteil gauche. Je me dis qu’au prochain ravito je vais prendre mon temps pour la percer, surélever mes jambes et bien manger.
Forcément on commence à se faire rattraper par un duo de coureuse.
Parfois l’orga c’est éclaté au niveau du balisage mdr, il y en a partout.
Je passe un pont au dessus du fleuve et je continue tout droit mais je ne vois plus de rubalise à l’intersection. Je me retourne mais je ne vois plus mon amie, je vois un coureur avec lequel je discute et j’aperçois une rubalise. En fait il fallait tourner tout de suite à gauche à la sortie du pont.
Puis je vois la tonnelle du ravito 2, il est 12h15. J’ai donc mis 2h15 pour faire 13km ! Et là je suis un peu démoralisée, moi qui pensait arriver pour le goûter, je ne vais pas arriver avant 18h ! En plus je n’ai pas pris de lampe frontale pensant arriver bien plus tôt. Il va falloir que j’active le pas.
Je regarde si mon amie arrive, j’espère qu’elle ne s’est pas perdue. Je la vois arriver 5 minutes plus tard. Elle aussi commence à subir la course, elle a des contractures aux cuisses.
Comme il n’y a que des Tucs, cacahuètes et chips en salé, je sors ma briquette de soupe aux légumes. Puis je perce ma cloque, l'entoure de Mefix et surélève mes jambes 2 minutes.
Les jeunes scouts bénévoles nous redonnent un coup de booste avec leur bonne humeur et leur musique.
Et je repars clopin clopant, j’ai trop mal à l'orteil, mais je me dis que ça va passer alors j’encaisse. Puis ça remonte et de nouveau plusieurs passages techniques à la corde. En fait ce qui aurait été pratique c'est des mitaines.
Au bout de quelques temps je me retourne et je ne vois plus mon amie, je vais donc continuer solo et je mets mon MP3 en marche.
J'ai un regain d'énergie alors j'en profite. La seule chanson qui me vient en tête c’est “je suis seule au monde…” En effet, personne derrière et devant moi du ravito 2 au ravito 3 !
Je croise juste parfois une troupe de scouts.
De nouveau de belles descentes en rappel sur une pente bien boueuse et bien glissante. Comme plusieurs coureurs sont passés, la fin de la corde est tellement boueuse que je glisse comme une anguille. Mes mains et du coup mes bâtons sont pleins de boue, faut que j'évite de me frotter la figure lol.
Heureusement après quelques minutes je descends vers la rivière en contre-bas et je prends quelques minutes pour faire un brin de toilette. Car je ne vais pas me servir au prochain ravito avec des mains dans cet état.
Puis vient un passage sur des rondins de bois et là concentration maximum mdr. Bon avec des bâtons ça aide, résultat je n’ai pas les pieds mouillés ouf.
À la fin d’une descente bien raide j’atterris sur une route et je vois des balises sur ma gauche et derrière moi. La vue des rochers me tente bien donc je monte, je passe sous une porte en pierre et là je m’aperçois que je reviens sur mes pas, et merde !
En fait je ne devais pas dévaler la pente entièrement je devais dévier sur la gauche bien avant.
Du coup je fais demi-tour, je repasse sous la roche et je traverse la route.
Parfois je suis "la tête dans le guidon", dans mes pensées, je trace ma route tout droit… Heureusement des grandes lignes de craies blanches ont été tracées à terre, ça me réveille, je lève la tête et je vois sur le côté des rubalises. Là je me dis "Sois plus vigilante !"
Mon homme me dit par sms qu’il vient de passer le dernier ravito, je luis dis que je suis normalement à 4km.
Mais au bout d’un certains temps je regarde mon bracelet avec le dénivelé et je n’en vois pas le bout. J’ai peur de m'être perdue, je devais passer 5 montées et je suis en ville sur du plat !
Je suis rassurée quand je vois la première, je les compte une par une. À la quatrième je traverse une rue où je vois un bénévole, je lui demande si le ravito est encore loin et il me répond : “à 4 kilomètres”.
Et là c’est le drame lol. Je suis au bout de ma vie dans ce que je pense être la dernière côte. Je me dis qu’il doit se planter, que le ravito doit être derrière cette côte. Mais non, pas après pas et à la vue d’une nouvelle montée je dois me faire à l'évidence.
Je me fais rattraper par un coureur dans celle-ci, je lui demande à combien de kilomètres nous sommes. Son GPS affiche 49, ha enfin j’y suis presque !
À 15h50 j’aperçois enfin une tonnelle accolée à un garage comme un mirage. J'ai mis 3h20 pour faire 17km !
J’y rencontre des amis coureurs. Je mange un quartier d’orange, un bout de gaufre au chocolat et je relève quelques minutes mes jambes.
Je repars et je rattrape mes amis quelques minutes plus tard. Ils souffrent aussi et je décide de faire un bout de route avec eux. On marche et on discute, et je les motive à recourir en descente car j’ai envie de rentrer avant l’aube.
Mais j’ai de plus en plus mal aux jambes, mes pieds sont explosés, j’ai l’impression qu’ils sont en pierre !
On passe une belle côte mais je sais qu’il en reste encore une bien raide, mais qu’après c’est la fin. On aperçoit enfin ce mur !
Une petite pause pipi pour tout le monde et c’est parti… En fait une fois dedans elle n’est pas si affreuse que ça lol.
Maintenant plus que 5km et on y est presque. Enfin plus facile à dire qu’à faire quand on a plus de jambes.
Je reçois un message de mon homme qui me prévient qu’il est arrivé. Je luis dis que je ne serai pas là avant 18h30. Je termine vraiment au mental car c’est vraiment une horreur.
Je rattrape 2 coureurs qui ont du mal aussi apparemment.
Et je vois enfin la ville, un long passage sur du bitume, une bonne rafale de vent en passant le pont et j’aperçois le lieu de l’arrivée.
Je longe le fleuve, je tourne à droite, un tapis bleu m’accueille et puis plus rien, je me demande où je vais quand j’aperçois mon homme sortir et m’encourager.
J’entre dans la salle, mes amis sont là pour m’acclamer et dernier effort et pas des moindre, je dois gravir l’échafaudage de l’arrivée.
L’orga me félicite aussi et me demande ce que j’ai pensé du parcours. Rien à redire juste que mes jambes n’ont pas suivies.
Mon homme n’a qu’une envie c’est de prendre sa douche, il attend depuis 1h. Bon elle est spartiate mais au moins il y en a, et l’eau est chaude. Il faut juste prévoir des tongs.
Quand je vois l’état de ma cheville je comprends pourquoi j’ai eu du mal à terminer cette course (et c'est encore pire le lendemain !). Je suis bonne pour 3 semaines de repos ! Problème j'ai les 50km de La Bouillonnante qui arrive…
Mais notre attente n’est pas fini car nous attendons comme à la OSO notre ami qui arrive dernier 3h plus tard. Merci à l’orga de l’avoir attendu, épaulée durant les derniers kilomètres et de l’avoir accueilli en fanfare avec le chant de la marseillaise.
Une belle course, un parcours magnifique et technique en pleine nature. Dommage que j'ai subi cette course.
Elle - Une runneuse en mode mémère
Vidéo
Lui - 65km
Première longue distance de l'année sur les terres belges. Une course que j'attendais avec impatience, une nouvelle aventure partagée entre potes et sportifs passionnés, avec pour certains leur premier long.Une semaine avant l'épreuve j'ai décidé de me coucher le plus tôt possible afin d'être en forme, car la nuit sera courte et l'effort sera long.
Comme d'habitude je prépare mon sac la veille au soir. Je décide aussi de changer les musiques de mon MP3. Bref je ne suis pas au lit avant 22h45.
2h30 le réveil sonne, je suis fané, je sors rapidement du lit pour éviter de me rendormir. Direction la cuisine pour le petit dej, je n'ai pas faim mais je me force pour avoir un max d'énergie. Un double thé pomme/cannelle, pain Nutella et fruits secs, un jus d'orange et deux mini Yop à boire.
Je saute dans ma tenue de combat et direction les toilettes.
3h30 les potes arrivent à la maison pour le covoiturage. Durant le trajet j'essaie de me reposer.
Nous voila sur place direction la salle pour retirer les dossards.
Mon ventre commence à gargouiller, je suis pas trop bien d'un coup, les toilettes des hommes sont blindés ! Et merde, j'en peu plus et il me reste peu de temps avant le départ. Je décide donc d'aller chez les femmes où c'est le désert et super propre.
Je suis prêt et soulagé direction le départ. 10 jours que je n'ai pas couru.
Je pars prudemment en queue de peloton. Je suis dégouté car j'ai oublié mon baladeur à la consigne et ma montre bug. Petit à petit l'écart entre les coureurs s'agrandit, j'aperçois ma chérie en contrebas, je la crie, elle m'aperçoit et me fait un signe de la main. Je ne la verrai plus avant son arrivée.
Le temps se maintient et je transpire à mort, je ne suis pas trop bien, j'ai trop chaud. Je n'ai pas suffisamment de place dans mon sac pour mettre mon coupe-vent à l'intérieur, alors je reste avec et je regrette de l'avoir mis.
Le terrain est gras, j'ai du mal à adapter ma vitesse, je ne sais pas trop comment aborder la course, je ne suis pas dedans. Des amis me doublent, je me demande si je vais trop lentement ou si c'est eux qui vont trop vite.
Je maintiens ma vitesse, un ami me rejoint, on fait un petit bout de chemin ensemble dans les ornières de tracteur gorgées de boue.
Peu à peu l'écart se creuse et mon ami décroche. Je suis de nouveau seul et sans musique. Mes jambes sont lourdes, j'ai du plomb dans les baskets.
Je fais du ski dans les descentes boueuses. Mes pieds sont déjà trempés quand vient une petite descente bien raide, et première gamelle, heureusement pas de bobo. J'ai tous glissé sur le cul et les mains !
J'entends au loin un cri de guerrier, je me retourne, c'est mon pote qui commence sa course après avoir fait un bout de chemin avec sa moitié. Je sais qu'il va faire un bon truc, quelques paroles et il prend son envol. Je lis dans son regard qu'il va assurer. C'est un grand mon Link, j'aimerai avoir ses capacités. Je suis fan !
Le terrain devient de plus en plus technique entre les montées parsemées de pierres et les cordes. C'est dur de courir et de filmer lol.
Et bing une nouvelle chute, j'ai le genou en sang.
Je reprends un peu de vitesse jusqu'au ravito 1 que je passe à 9h40. Je mange un morceau de chocolat et une gaufre et je repars.
Le terrain est moins gras après ce ravito. J'admire le paysage et je me dis que mon rythme est correcte, qu'il ne faut pas tout donner car la route est encore longue.
Le vent monte, je passe en forêt et mon attention est portée sur le chemin parsemé de jonquilles. Les oiseaux sifflent ça sent le printemps, il manque un peu de soleil et c'est parfait.
Je trottine dans une descente, mais je ne lève pas suffisamment les pieds ce qui me vaut une belle chute. Je me suis pris une racine, en mode superman la tête en avant dans des branches de houx.
En voulant me réceptionner je me chope une grosse crampe dans le mollet et le pied gauche. Je reste au sol deux-trois minutes.
Un coureur passe au même moment et me demande si ça va, je lui réponds "ça va aller, ne t'arrête pas c'est gentil". Je repars, le mollet reste contracté mais ça passe. La musique m'aurait fait du bien.
Après une partie bitumeuse je traverse un pont pour rejoindre le ravito 2. Il est 11h49, je suis à 4h39 de course pour 33km. Je remplis mes gourdes, je mange un morceau et je repars.
Je transpire beaucoup alors je bois pour éviter les crampes.
Arrive un terrain comme je les aime, sinueux, bien vallonné, sauf que je glisse et j'arrive pas à courir.
Je filme, je marche, je monte, je glisse et boum sur le cul mdr.
J'entends des rafales de balles, sa canarde à mort, on croirait une attaque militaire !
Je regarde mon graphique avec le dénivelé pour me repérer, il est long ce dernier ravito.
J'y arrive enfin, le moral revient, c'est la fin. Je décide de donner tout ce qu'il me reste même si je sais que je n'y arriverai pas en 9h.
Je vois arriver un mur, plus impressionnant à l’œil qu'à monter, ça passe bien j'ai connu plus dur.
La fin est proche, je me transforme en mode machine, je remonte plusieurs coureurs.
J'arrive sur le bitume proche du centre ville, je cours le long du fleuve et j'aperçois des barrières et un tapis bleu au sol. J'entre dans la salle, mes amis sont là pour m'applaudir et me féliciter.
Je suis content de ma course car je termine bien, les jambes aussi. J'aurai pu envoyer d'avantage mais j'étais pas dedans et j'ai eu peur de me cuire.
Objectif assurer dans 1 mois sur La Bouillonnante.
Lui - un runner pas assez cuit