Récit du Maratrail de l'Artois du 23 aout 2015 à Bruay, notre premier marathon dont 90% est en pleine nature, avec une montée de terril au 30° km et 793m de dénivelé positif.
Détails de la course
Inscription :
Inscription en ligne jusqu'au 21 aout 2015.Site web : http://maratraildelartois.com
Dossard :
À retirer la veille et le jour même.En cadeau : une veste doudoune sans manches, un porte dossard
Détails :
Libellé | Type | Commune | Distance | Dénivelé + | Tarif |
Maratrail de l'Artois | Trail | Bruay la Buissière | 14-24-33-42km | 841m | 10-18-24-28€ |
Runner | Chrono 2015 | |
Elle | 47km | 6h25 |
Lui | 47km | 5h45 |
Parcours 42-47km :
En rouge mon tracé effectué, en bleu celui prévu, il y a eu un surplus de kilomètres dans le bois de Roquelaure et au terril d'Auchel.
Une seule boucle à travers les bois, les champs et terrils du Bruaysis.
Qualificatif pour l'Artois Trail Challenge 2015.
Navette départ/arrivée +2€
Jeux gonflables, sandwich.
Résumé du 42km du Maratrail de l'Artois 2015, enfin 47 !
Elle - ultra trail 47km
Mes entrainements 15 jours avant (avec 20' d'échauffement avant et 10' de recup après + gainage, étirements) :Diététique 3 jours avant :
- 500m + 3 x 2000m (10'10) + 500m (2'07)
- 1h30 footing (8,5km/h) + 8 x 1'20 en côte
- 7 x (200, 300, 400m) sur piste
- footing 1h sur terrain vallonné
- footing 40' sur terrain vallonné + 2 x 15' soutenue
- 8 x 200m sur piste
Météo : soleil, puis averses
- Se forcer à boire au moins 1L d'eau par jour
- Ptit dej/gouter : lait, pain d'épice, pain avec confiture ou miel, smoothie, compote
- Déjeuner/Souper : pâte, riz, semoule, pomme de terre, viande blanche, oeuf à la coque, poisson, yaourt, compote
- Le matin de la course (3H avant) : pain blanc avec du miel, yaourt, compote
- Boisson d'attente : eau + miel ou jus de raisin
Mon équipement : Baskets Asics Nimbus, short, 1 tee-shirt sans manches, sac à dos avec poche à eau (boisson d'effort maison), Mobile + Runstatic, montre avec chrono, boite 1er secours, Mp3.
Le grand jour est arrivé, mon 1er marathon et en plus en mode trail, avec une montée de terril au 30°km, donc au fameux mur.
Pour l'équipement j'ai fait un article spécifique suite à mes différents trails de début d'année.
Je me suis faite aussi une playlist sur mon Mp3, si j'ai un coup de mou j'espère que cela me reboostera. J'ai essayé une fois de courir avec de la musique quand j'ai commencé à courir et je n'avais pas aimé car cela gênait mon rythme.
Au niveau de l’entrainement j'ai fait quelques footing en vacances avec de très bon dénivelé et j'ai eu un plan d’entrainement sur 4 semaines à mon retour. J'ai fait un trail de 31km deux mois avant qui s'était plutôt bien passé donc je m'en sentais capable.
Quand je regarde le classement de l'année dernière je pense que vu mon niveau et ma VMA (13km/h) je devrai mettre 5h15. Bon j'avoue, j'aimerai surtout mettre moins de 5H ! La plupart des coureuses mettent plus de 45mn par rapport à un marathon classique. Sauf que moi je n'ai jamais fait de marathon tout court lol.
En fait, j'ai un peu peur de m'ennuyer sur un marathon route voilà pourquoi je commence par un marathon trail, certes plus long mais je trouve que le temps passe plus vite en trail.
Durant mes 4 semaines d'entrainement j'ai ressenti une légère douleur entre mon tibia et mon muscle (dans le creu) et derrière ma cheville, alors j'espère que mes jambes ne vont pas me lâcher, le mental je m'en charge lol.
De toute façon après cette course, j'ai 2 courses fun et ensuite repos.
La nuit est longue, je me retourne dans tous les sens… 7H debout, je sais j’aurai du me lever au moins à 6h pour pouvoir manger 3h avant la course, mais je préfère me reposer. Je mange quelques tranches de pain d’épices, 1 smoothie et je prépare ma boisson isotonique. On est un peu à la bourre on arrive à 8h45 pour un départ annoncé sur le site web à 9h, heureusement le départ ne se fera qu’à 9h30.
Je remarque qu’il y a peu de femmes à tenter cette distance, on rencontre d’autres amis coureurs, on papote, on rit, puis vient le départ dans une allée bordée d’arbres, un passage devant le Donjon de La Buissière et on attaque dans les chemins boisés.
Je me rends vite compte que j’ai fait une erreur, j’ai oublié de vider l’air de ma poche à eau et ça risque de m’énerver au bout d’un certains temps ce bruit de flic flac, et les autres coureurs vont me maudire lol. Mais je viens de partir donc cela attendra le 1er ravito.
Sur le chemin j’ai déjà une envie pressante, je m’arrête donc quelques minutes, se sera la seule envie sur 6h26 de course !
Je passe le 10km en 1h06, donc plutôt contente de moi, un bénévole que je connais me dit qu’il y a une longue montée arrivée dans le Bois des Dames. Je marche donc comme plusieurs coureurs, il fait chaud, je bois toutes les 15mn. Au premier ravito j’enlève l’air de ma poche à eau et je repars.
Après ce passage dans le Bois des Dames j’arrive au 2° ravito au 20°km en 2h20, là je m’arrête pour me désaltérer avec de l’eau fraiche, ça fait trop du bien ! Puis, pour me motiver (car je ne suis même pas à la moitié) je mets en route mon MP3. Une première pour moi, et je ne regrette pas, cela m’a fait du bien d’être dans ma bulle en pleine nature avec de la musique dans les oreilles.
Quand je repars des coureurs sont derrière moi, puis au fur et à mesure je me retrouve toute seule dans les bois, un bénévole me signale que plusieurs coureurs se sont trompés et qu’ils repassent au même endroit, je fais donc attention, en haut d’une côte j’ai le choix entre un chemin à gauche avec une croix rouge sur un arbre et à droite sans balisage. J’attends un peu pour avoir d’autres avis de coureurs mais personne, je me lance donc à droite, un coureur au loin me suis, puis d’autres. Puis, je m’arrête car je n’ai pas vu de balises depuis 10mn ! On décide donc tous de faire demi-tour, certains coureurs veulent redescendre la pente, moi je décide de suivre la croix rouge et quelques mètres plus loin je vois les balises, je le signale aux autres coureurs qui me suivent.
Je passe le 30°km en 3h50, le vent se lève et ça fait trop du bien car cela commence à devenir dur. Puis quelques kilomètres plus loin, l’averse tombe. Je décide donc de m’arrêter et de ranger mon MP3 et de bien serrer la poche de devant avec mon phone. Et là en m’arrêtant de courir des douleurs me montent aux jambes à en avoir les larmes aux yeux ! Je ne lâche pas, je regarde au loin où est le terril d’Auchel, si c’est celui que je vois il est encore bien loin ! Finalement je préfère me remettre à courir et à trottiner j’ai moins mal qu’en marchant. Je commence à sentir des ampoules dans tout mes pieds.
Mon cerveau réagit, je m'imagine entrain de passer la ligne d'arrivée, les encouragements et les félicitations de mes proches, je me déconnecte du monde et je cours maintenant mécaniquement.
La route est longue jusqu’à ce terril et ce 3° ravito, plus de 2h avec le 2° ! En arrivant près du terril d'Auchel, je vois d’autres coureurs en ayant fini avec cette partie, j’espère y croiser mon homme mais non.
Puis vient enfin l’ascension de ch’terril ! C’est dur mais en même temps je l’attendais tellement lol.
Tout en haut un bénévole que je connais Link me motive et me prend une photo, puis je redescends avec d’autres coureurs. J’en suis à 4h30 de course, je me dis que je n’arriverai pas en 5h15 car il me reste 10km, et à l’allure ou je cours lol.
Au bout d’1km j’ai l’impression de repasser par le même tracé, je ne vois plus personne derrière moi, heureusement des bénévoles sont là pour me conforter d’être au bon endroit.
J’arrive en ville, je décide de m’assoir au bord d’un trottoir pour enlever les cailloux dans ma chaussure. Je ne vois toujours personne derrière moi.
Puis vient une montée sur route et l’ascension des terrils de Bruay, je les fais en marchant. Dans la descente je ressens une douleur et d’énormes picotements, je sais maintenant ce que fait une ampoule qui explose, et c’est horrible dans la descente !
Je me motive j’y suis presque, je vois le temps défiler, je me dis que je suis nulle au niveau temps, je vais arriver après 6h ! je passe le 40° km en 5h26.
Au loin dans une montée je vois d’autres coureurs, cela me motive de les rattraper, ce que je fais au bout d’1km, ça fait toujours plaisir lol, je passe toute fière à côté de ces hommes mdr.
J’entends mon phone sonner, je ne décroche pas car je cours, cela doit être mon homme qui s’inquiète de ne pas me voir arriver. Enfin j’arrive au parc de la Lawe, je me dis ça y est c’est la fin ! Une voiture avec des bénévoles m’offre à boire. Puis je monte une pente sous un pont de la rocade, un coureur devant moi est épaulé par deux de ces amis, cela m’aurait bien arrangeait aussi que mon homme soit là ! Je m’engage dans un chemin que je ne connais pas, il est très long je ne suis pas encore arrivée ! Et là je vois mon homme arriver au loin, ça me fait du bien car j’en peux plus. Je lui demande son temps, il me dit 5h40 et me rassure en me disant qu’il y a plus de kilomètres que prévu. Ouf ça me rassure, je ne suis pas si nulle que ça lol !
Un dernier regain d’énergie et je fais mon entrée dans le stade, au loin mes amis m’encouragent, ça fait toujours plaisir, j’arrive sous l’arche et je prends la pose après 6h25 de course !
Bon j’ai un peu plus de mal à descendre de ce podium et je marche en canard mais j’ai réussi, je l’ai fini, ma plus grande distance trail pour l’instant, 47km au moins !
C'est dingue quand même, je passe la ligne d'arrivée en courant, et 2mn après j'ai du mal aligner 2 pas correctement. Mon cerveau s'est reconnecté à mon corps et ça fait mal mdr.
Je me désaltère, je reprends un quartier d’orange et je vais enfin manger quelque chose (sandwich saucisse), je n’avais envie de rien manger sur le parcours. Puis on me conseille d’aller me faire papouiller au stand kiné, je m’allonge et me détends ça fait trop du bien !
Beaucoup de personnes se sont pleins après ce maratrail car il y avait plus de kilomètres que prévu, perso je préfère en avoir plus que moins lol, en même temps je ne vise pas un chrono.
Certains sur le 14°km se plaignait de ne pas avoir de ravito, perso sur tous les trails je prévois de quoi, en plus il était indiqué en auto-suffisance.
Par contre il est vrai que cela m'aurait ragé de ne pas trouver le départ de la course !
Et ce qui m'énerve toujours autant c'est de me tromper dans le parcours ;-/
Ce que je trouve dommage c'est de ne pas avoir eu de médaille finisher, surtout que cela était indiqué sur le site web, finalement on a rien de plus que ceux qui ont abandonnés !
Mais j'ai passé un super moment, un super parcours, et je me doute que d'organiser ce genre de course n'est pas évident, ils feront mieux l'année prochaine ;-)
Et merci aux bénévoles car ils étaient nombreux et cela devait être long pour eux, surtout sous la pluie !
Problème matériel rencontré : plus jamais je mets mes Asics Nimbus sur une longue distance ! J'ai des cloques sur tous mes orteils, mes ongles sont douloureux, alors qu'avec mes Asics trail rien. En fait elles sont tellement amortissantes et moelleuses que les pieds s'enfoncent et cela provoque des échauffements. Et je pense aussi que je n'ai pas assez serré mes lacets, du coup j'ai pu découvrir une semaine après ce que c'est que d'avoir des ongles noirs :-(
Mes pauvres petits orteils, ils vont mettre 1 an à s'en remettre.
Par contre je ne regrette pas mon choix de sac et brassière de sport !
Elle - Une runneuse fière de son 1er ultra trail
Lui - 47km
Le coup de feu est donné, je pars dans l'optique de faire 4h maxi.C'est ma première course sans montre GPS (elle vient de me lâcher), j'ai une simple montre chrono.Je me sens super bien, j'ai la forme et le morale.
Je passe les 10km en 47mn, là je me dis "wahou tu vas trop vite !" Mais je me sens bien et j'ai pas envie de diminuer l'allure. Puis je passe les 20km en 1h45 et au 25eme gros coup de mou. Je me fais doubler en boucle par un grand nombre de trailers.
Je n'ai plus rien dans les jambes, je me retourne et je vois le tonton du club qui me demande si ça va. Je lui dis : "impeccable et toi ?", mais j'en chie lol.
Je vois qu'il gère mieux que moi son effort car il était loin derrière.
Il me dit : "t'es encore parti trop vite !", je souris, j’écoute et je lui dis que ça va aller !
Il continue sa course, moi je marche un peu et je bois quelques gorgées.
Là je me dis qu'une montre m'aurait aidé à me positionner et adapter ma vitesse. Je suis encore trop novice sur ses distances pour savoir bien gérer mon allure sans indicateur. De plus, pas de marquage kilométrique, donc je me cale en demandant aux coureurs où nous en sommes.
Je suis vidé, j'ai les jambes lourdes, je termine avec la musique aux oreilles pour me booster.
Après le soleil du matin, les averses de l'après midi m'ont bien rafraîchi mais ont rendu le terrain un peu gras à certains endroits.
Je termine ma course qui devait être un 42km par un 47km... en 05h45 avec de beaux
terrains vallonnés et quelques montées de terrils. Le manque d’entraînements s'est ressenti dans les jambes mais la tête à fait le reste. Aucunes douleurs musculaires ni osseuses, juste des ampoules.
Je fais un peu de récup en soutenant ma chérie sur les derniers kilomètres. J'ai mal géré mon effort, je suis parti trop vite. L’expérience me l'apprendra. Il faut savoir prendre les échecs en élément de force pour les prochaines courses.
Un bon trailers est un coureur qui se donne à fond peu importe le résultat. Mais le plaisir est l’élément moteur pour réaliser une bonne course.
Lui